Yves Hecker, fondateur des Burgers de Papa.
Le fondateur de l’enseigne de burger gourmet créée à Lyon en 2013 estime que « dans cette période où le doute est devenu permanent », il faut travailler l’agilité pour prendre un nouveau départ.
Quel bilan tirez-vous de cette année 2022 ?
Cela a été mieux par le passé : on a vu un tassement de la livraison, jusqu’à plus de 40%, alors que les clients ont mis du temps à revenir sur place. Et avec la crise du pouvoir d’achat couplée à la hausse des coûts matière, c’est compliqué, on est dans un business model qui se tend. Nos résultats ne sont pas très bons à Paris où face à la très forte concurrence, nous sommes plus que des outsiders…
Pour quelles solutions optez-vous ?
Nous ajoutons de nouveaux produits à la carte, dans la catégorie des « Petites dalles », comme des croque-monsieur ou des burgers plus petits, pour proposer une offre moins onéreuse mais de la même qualité. Notre force, c’est d’être 30% moins chers que nos concurrents, le deal reste donc excellent.
La restauration d’entreprise nous challenge : nous avons un corner dans le foodcourt du nouveau siège de Vinci à La Défense : en un déjeuner, on fait pus de débit qu’en une journée complète en centre-ville !
Quelles sont vos perspectives pour 2023 ?
Nous allons certainement ralentir les ouvertures. Déjà parce qu’il y a une baisse d’appétence, mais aussi par rapport à notre gestion. On observe que ceux de nos établissements franchisés qui fonctionnent le moins bien sont avant tout ceux qui sont le moins bien tenus. Nous devons être des facilitateurs d’entrepreneuriat et retravailler le modèle pour activer les leviers de motivation, pourquoi pas en filiale pour responsabiliser et impliquer. Le but ultime, ce serait qu’un équipier devienne franchisé. Nous allons fêter nos 10 ans, il faut se réinventer si l’on veut être encore là dans dix ans.
Février 2023.