Les États-Unis se grippent, la Grèce s'enflamme, la France s'ennuie ? Oubliez donc un temps cette situation géo-moralo-politico-économique absurde et sortez vos boussoles pour retrouver le Nord : mais si, il existe ! Il est même assez visible, à condition de choisir le bon angle, la bonne lumière...
Comme celle de l'étoile montante qu'est l'envie de partage. Pas celle du gâteau fiscal avec sa petite pointe relevée de TVA - qui risque d'être un poil indigeste. Non, la vraie, la désintéressée, celle qui vous met du baume au coeur, vous émeut et vous fait vous réjouir du jour qui passe. Le partage du bon, du gourmand, du terroir, des cultures, qui vous ouvre l'esprit et les papilles ; celui du savoir-faire, plutôt que du faire savoir ; celui du talent, qui vous nourrit bien plus que si vous le laissiez mijoter, seul, dans une cocotte hermétique réservée à de rares privilégiés. Et, par-dessus tout, celui entre les générations, celles d'aujourd'hui, celles de demain... Avec charge aux premières de former le palais, le goût, l'appréciation des secondes, et aux secondes d'observer, questionner, s'enrichir des premières.
Cette envie de partage, initiée, propagée, renforcée par la Toile, avec ses échanges de recettes, et maintenant de plats entre internautes, répond à l'évolution de la société. À l'heure de l'immatériel, les consommateurs sont avides de doses de réel ; ils espèrent la rencontre humaine, le moment... de partage. Autant dire que les initiatives des acteurs de la RHD - banquets et pique-niques géants de la Fête de la gastronomie, formule « votre invité est le nôtre » de Tous au Restaurant, et autres participations à la Semaine du goût - vont dans le bon sens. Il faut maintenant creuser le sillon...