Dans le cadre de la semaine du commerce équitable (du 30 avril au 15 mai), Christian Jacob, ministre des PME, du commerce, de l'artisanat et de la consommation, a annoncé mardi 2 mai une série de mesures afin de clarifier, notamment auprès des consommateurs, la notion de commerce équitable.
Si en France, 60 % des consommateurs disent avoir entendu parler de ce commerce, seul un Français sur trois déclare avoir déjà acheté un produit issu du commerce équitable. Essentiellement du café, du thé ou du chocolat. Mais pour beaucoup, le repérage reste flou et peut, dans certains cas, limiter l'acte d'achat, voire entretenir une forme d'ambiguïté face à la variété des étiquetages, des labels, des appellations et de leur signification.
En se basant sur le rapport d'Antoine Herth, député UMP du Bas- Rhin et parlementaire en mission pour le commerce équitable, le ministre souhaite doter cette forme de commerce d'un statut particulier au sein de l'OMC. L'objectif est donc d'élaborer une procédure d'agrément destinée à garantir, à partir de 2006, le respect des mêmes règles du commerce équitable par les marques et les enseignes qui les affichent. Ainsi l'Association française de normalisation (Afnor) travaille à la définition française de la norme afin d'éviter que « chaque grande marque invente son propre standard ».
Le premier document remis par l'Afnor mi-mars avait rencontré de vives critiques par Max Havelaar et Artisans du monde. Les associations reprochaient notamment au texte de ne porter que sur le juste prix à payer au producteur en négligeant « la mission sociale du commerce équitable » (missions d'éducation, de développement, accompagnement des producteurs, mise en place de projets concrets...). Espérons que la prochaine mouture répondra davantage à leurs attentes et aux exigences qu'impose un tel commerce. Surtout que dans ce domaine, la France est loin d'être en avance par rapport à d'autres pays européens. En effet, un Français consacre en moyenne 0,60 € par an à l'achat de produits issus du commerce équitable, contre 2,26 € pour un Britannique, et 14 € pour un Suisse...
(1) (« Propositions pour le développement du commerce équitable en France », un document qui recense de très nombreuses recommandations en direction des producteurs, des organisations du commerce équitable, des opérateurs économiques, des consommateurs, des pouvoirs publics, des collectivités locales, du gouvernement et du parlement)