© Photo Ian Hanning/REA
Pour lire l’intégralité de cet article, testez gratuitement Néorestauration - édition Abonnés
avec une espérance de vie qui a augmenté de plus de 30 ans en un siècle et qui atteint aujourd'hui 75,5 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes (1), le portage à domicile est un marché d'avenir. Pour tous les seniors qui ne sont pas contraints d'intégrer une structure médicale, leur permettre de se restaurer chez eux, dans un cadre connu, chargé de souvenirs et d'habitudes, est sans aucun doute un « plus » indéniable. Les différents intervenants sur le marché du portage à domicile l'ont bien compris, qui déploient leurs services pour satisfaire cette clientèle.
« Le portage à domicile est une activité simple et compliquée. On se retrouve face à une population qui a des exigences en termes d'horaires et de contenu. D'autre part, les contraintes techniques, celles liées au transport dans une configuration urbaine, et nutritionnelles sont loin d'être simples à résoudre. Si le point de départ semble basique, on aboutit, au final, à un système assez complexe et lourd à gérer, sans oublier que, dans le portage à domicile, le repas peut avoir un coût prohibitif », expose Marc Gauci, directeur du centre communal d'action sociale (CCAS) de Toulouse.
des conditions d'exécution multiples et variées
Comment apporter un repas de qualité, nutritionnellement adapté au public visé, respectueux des règles d'hygiène à un prix acceptable pour le client ? Voilà la problématique à laquelle sont confrontées les communes. En effet, si le marché implique une professionnalisation, les modes d'organisation du portage à domicile (voir p. 39) sont multiples et variables selon les villes. Et, très souvent, de nombreuses structures cohabitent sur ce segment de marché (CCAS, associations, SRC, syndicats intercommunaux, bénévolat...) en fonction de l'historique des villes en matière de restauration collective (concédée ou autogérée), du dynamisme du tissu associatif et des instances administratives en place, de l'existence et de la taille des cuisines centrales, et tout simplement de la volonté politique.
L'association toulousaine BRS (Besoins rapides services), née il y a cinq ans, livre 400 repas/jour et propose 3 menus traditionnels au choix réalisés par un traiteur extérieur. Elle est aujourd'hui en pleine réflexion sur l'évolution de son activité. « Le portage à domicile comporte de nombreuses contraintes techniques et nécessite une très forte logistique en amont. Nous perdons 30 % de clients, car nous n'offrons pas de repas de régime. Il faut trouver un fournisseur qui puisse le faire, tout en maintenant la qualité. Nous menons d'ailleurs une étude de faisabilité afin de nous étendre sur la première couronne de Toulouse, et la question se pose de passer en statut commercial », précise Vincent Aguilera, responsable de BRS.
Globalement, les critères pour bénéficier du portage à domicile relèvent du règlement communal (avoir plus de 60 ou 65 ans, être ressortissant de la commune, et avoir une dépendance déclarée), mais certaines municipalités exigent un certificat médical. Ce document n'est bien souvent qu'un moyen pour freiner les demandes, de plus en plus nombreuses. « Dans le portage, les contraintes viennent davantage de la diversification des repas que de leur fabrication elle-même », explique Jean-Michel Dupré-Baron, directeur de l'administration et des moyens du CCAS de Lille. Actuellement, les 350 repas/jour sont réalisés dans une cuisine centrale dédiée à cette activité et livrés par les agents du CCAS. Pour diversifier son offre, la cuisine centrale actuelle devrait être fermée d'ici à la fin juin au profit d'un partenariat avec le CHR (centre hospitalier régional) permettant une production de 1 000 repas/jour. « Cette réorganisation permettra de garder une maîtrise administrative de la prestation grâce à un cahier des charges très précis établi en amont. En nous dégageant de coûts de production et d'exploitation élevés, nous pourrons ainsi axer notre prestation sur la qualité du service rendu à la personne », argumente Jean-Michel Dupré-Baron.
Les personnes qui demandent le portage à domicile sont exigeantes. Elles souhaitent avoir le choix dans le contenu des plats et les horaires de livraison (au plus près de l'heure de la prise de repas), certaines veulent des préparations adaptées à des régimes spécifiques, recevoir un[…]
Pour lire la totalité de cet article, abonnez-vous
Déjà abonné ?
Pas encore abonné ?