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La livraison à domicile, nouvel eldorado du secteur ? Elle se transforme en tous cas sous l'impulsion des start-up de la « foodtech », associant des relais digitaux aboutis à une offre de plus en plus qualitative.
Parmi ces nouveaux entrants, de « gros poissons », comme le britannique Deliveroo, l'allemand Foodora ou le belge Take Eat Easy, venus densifier la concurrence face aux acteurs « historiques » AlloResto, Chronoresto ; et des concepts originaux : La Belle Assiette, PopChef... ou FoodChéri.
En mars 2015, l'offre de ce « pure player » de la livraison est lancée à Paris : une carte courte, cuisinée le jour-même avec des produits frais, et livrée le soir en trois clics et vingt minutes, grâce à une technologie qui met en relation les commandes en ligne et la flotte de livreurs à vélo dans les rues de la capitale. Pour tenir ses plats livrés sous les 10 E, le concept repose, selon Patrick Asdaghi, sur un modèle low-cost, « un peu comme Ikea et ses meubles à assembler chez soi », où les clients viennent chercher en pied d'immeuble leurs plats livrés en liaison froide, et les réchauffent à leur domicile. Et ça marche : la société livre déjà à Paris et dans sa proche banlieue près de 10 000 produits par mois à ses clients, dont la moitié commande au moins une fois par semaine sur son site ou son application mobile. Ce n'est qu'un début : la société s'apprête à doubler sa cuisine parisienne (9e) d'un labo à Montreuil, pour décupler, à terme, ses capacités de production, et vise une première installation en province, à Lyon...
Des débuts prometteurs, comme les perspectives d'un marché en pleine accélération dans les grandes villes. Le géant allemand Rocket Internet, incubateur de plusieurs spécialistes de la livraison, estime ainsi que sa taille pourrait plus que quadrupler en Europe, pour atteindre 90 Mds E d'ici à 2019. Ce boom annoncé s'appuie sur un pari : l'adoption par les consommateurs du « click and eat », popularisé par les nouveaux entrants de la livraison à domicile, et reposant sur des applications mobiles géolocalisées simplifiant la commande, sa logistique, avec un fort taux de réachat à la clé. La diffusion massive des Smartphones - 61% des Français en étaient équipés en 2014 -, est sur ce point un indice, et les investisseurs ne s'y sont pas trompés : les start-up de la foodtech auraient levé 1,75 Md $ (soit 1,6 Md E) dans le monde au cours des dix-huit derniers mois, selon l'agence américaine CB Insights.