Thierry Breton a exprimé clairement la détermination de la position française, qui vise d'une part à maintenir la TVA à taux réduit pour le bâtiment et d'autre part à en faire bénéficier la restauration hors domicile, servie sur place. De son côté, Peer Steinbrück, qui a notamment resitué le débat dans le cadre de l'amitié franco-allemande et des précédentes rencontres entre Jacques Chirac et Gerhard Schröder, s'est montré réservé mais a déclaré que l'Allemagne était très à l'écoute de la demande française. "Nous aiderons la France dans la mesure du possible", a déclaré Peer Steinbrück, non sans justifier auparavant le refus exprimé outre-Rhin lors du précédent Ecofin. A savoir, la crainte du gouvernement allemand de voir affluer des demandes de la part de toutes les branches susceptibles de bénéficier de ce taux réduit, s'il était voté. Le ministre des Finances allemand ne cache pas que c'est un sujet qui doit faire l'objet d'une discussion au sein de son gouvernement, rappelant qu'à chaque fois qu'une expérience de ce type avait été menée, cela l'avait été pour une durée déterminée. "Nous sommes conscients du statu quo et nous contribuerons à la recherche d'une solution", a-t-il conclu.
Rien n'est donc assuré et l'Ecofin de mardi, où Thierry Breton représentera la France, reste donc décisif. D'ici là, le ministre français bénéficie de quelques jours pour convaincre Peer Steinbrück et faire sortir l'Allemagne de sa réserve. En coulisses, on murmure par ailleurs que Lazlo Kovacs, commissaire européen en charge de la Fiscalité et de l'union douanière, aurait exprimé en début de semaine à Peer Steinbrück l'urgence de voir voté le "compromis Gordon Brown". Les clés d'un dénouement rapide du dossier restent toujours dans le camp du gouvernement allemand, par ailleurs très mobilisé par un important et drastique train d'économies nationales...