Thierry Breton est-il gagné par l'ivresse des promesses, à deux semaines du référendum? Les récentes déclarations du ministre français des Finances sur la TVA à taux réduit ont fait sourire tous les bons connaisseurs du dossier.
On se demande sur quel fait nouveau Thierry Breton se basait pour affirmer le 12 mai dernier « qu'il n'y a plus d'obstacle » à la baisse de la TVA en restauration. Le jour même, se tenait à Bruxelles une réunion des délégués fiscaux des 25, à l'issue de laquelle aucun accord, ni même convergence, n'avait été esquissé, la représentante allemande en particulier faisant preuve d'un grand blocage. Pouvait-il en être autrement ? Son gouvernement est pour l'instant hostile au compromis Juncker dévoilé fin avril (voir Néohebdo N° 95 du 27 avril).
Ce n'est généralement pas lors de ces réunions techniques que les positions se rapprochent, mais lors des rencontres entre grands argentiers européens. Ces mêmes spécialistes de la TVA, pourtant, n'attendaient pas grande chose non plus de leur conseil informel du samedi 14. Et la rapide communication de Thierry Breton sur le sujet en fin de déjeuner n'a guère fait progresser le dossier. D'autant que son homologue allemand Hans Eichel s'était décommandé.
Il faudra donc patienter un peu pour savoir si les 25 sont proches d'un vote à l'unanimité. En l'occurrence, le mardi 7 juin, date du prochain conseil Ecofin et l'ultime créneau qui s'offre à la présidence luxembourgeoise (elle passe la main à la Grande-Bretagne le 1er juillet), pour mettre tout le monde d'accord. Mais d'ici là, sans doute avant le 29 mai, d'autres annonces miraculeuses risquent de fleurir dans les médias...
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