TVA : arrêtons de rêver !

La rédaction de Néorestauration

Nous, médias, restaurateurs, avons péché par naïveté. Nous avons cru presque tous, mais pas tous (les sceptiques se reconnaîtront), que la partie était sur le point d'être gagnée, et que le taux à 5,5 % s'appliquerait courant 2004. Nous avons cru, à tort, et pour certains feint de croire par cynisme, en la faisabilité budgétaire et politique à court terme de cette promesse du gouvernement.

Les dernières évolutions dans la discussion du dossier à Bruxelles démontrent pourtant que les Quinze sont loin d'avoir dessiné l'esquisse même d'un accord. Pire, les ministres des Finances ne sont jamais vraiment emparés du sujet. Ne lui consacrant, d'un conseil Ecofin à l'autre, que quelques minutes et de brefs échanges de couloir. Avec l'accord tacite, d'ailleurs, de la Commission, forcée de se rendre à l'évidence sur l'ampleur des différends, concédant deux années supplémentaires pour définir un régime définitif, et préparant déjà une solution de rechange, cette fameuse subsidiarité.

Le « grand refoulé » de ces derniers mois va donc faire son retour. Il faudra donc bien que le gouvernement reparle du déficit des comptes publics de la France. Car sa réduction constitue le préalable à une unanimité sur la TVA. Et il faudra aussi évoquer enfin l'ensemble des demandes de taux réduit du même type, une quarantaine, pas moins, autant donc de contreparties, que formulent ou formuleront nos partenaires.

C'est l'horizon 2006, qu'il faut scruter désormais, et plus à quinze, mais à vingt-cinq! En attendant, il y a ce lot de consolation, les allègements de charges, bricolées à la hâte à deux semaines des élections régionales. Sur ce point au moins, personne, ou presque, n'est dupe.

 jfvuillerme@neorestauration.com