Les analystes financiers ont pénalisé la grande prudence des prévisions du leader mondial de la restauration et des services aux collectivités. Pierre Bellon, pdg du groupe, bien que se déclarant "très confiant dans l'avenir de son groupe", n'a pas confirmé l'objectif annoncé en février dernier d'une croissance annuelle de 15 % à 20 % de son résultat net par action. De son côté, Sian Herbert-Jones, directeur financier, indiquait que la marge du groupe pourrait atteindre à la fin de cet exercice 4,7 %, contre 4,9 % l'an passé.
Lors de ce premier semestre, les performances financières de Sodexho Alliance ont subi les effets d'une crise économique internationale. Partie de l'Amérique du Nord (49 % de son CA), elle s'est très rapidement diffusée à l'Europe et au reste du monde. Cet environnement défavorable expliquerait selon ses dirigeants le net ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires (10 % à 6,6 Md€ dont 3 % de croissance organique et 4,4 % en France), la quasi stagnation de son résultat d'exploitation (+ 1 % à 314 M€, et l'érosion de sa marge d'exploitation, de 5,2 % à 4, 8 %. Deux causes principales sont avancées : les fermetures et les licenciements chez les clients des entreprises privées, et la réduction de la demande de services traiteur. De fait, la marge de l'activité restauration et service aux collectivités (93 % du CA total) est descendue de 5,3 % à 4,6 %, passant même de 4,8 % à 4,2 % en Europe continentale, et de 4,6 % à 2,2 % au Royaume-Uni, qui a subi de plein fouet les pertes accumulées (provisionnées à 100 %) par une filiale spécialisée dans la gestion des espaces verts, Land Technology. Ce sinistre a sans doute motivé le changement de CEO pour Sodexho UK and Ireland, Mark Shipman (venu de Wood Company) succédant à David Ford.