La prestation en milieu carcéral revêt de multiples aspects de la prise des repas à la blanchisserie, en passant par la formation.
© ©Nicolas Tavernier/REA
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Selon le dernier rapport annuel 2005-2006 de Sodexho Alliance, l'activité dans les établissements pénitentiaires représente 2 % du chiffre d'affaires groupe, concerne 3 400 collaborateurs et 107 sites dans le monde. Un segment certes modeste au regard de l'ensemble des activités, mais qui revêt toute son importance en terme de stratégie. Si communiquer sur le sujet, et sur les prisons en général, a été pendant longtemps difficile, voire sujet à de nombreuses polémiques, il semble que le contexte évolue. Aussi bien du côté du ministère de la Justice, de l'administration pénitentiaire que des prestataires. Afin de moderniser son parc immobilier très hétérogène, souvent ancien et vétuste, de nombreux programmes de construction de places nouvelles ont été lancés en plusieurs vagues, en 1988 (5 établissements), 1996 (12 établissements) et 2002 (27 établissements).
UNE GESTION MIXTE
De leur côté, les opérateurs qui interviennent sur ce marché ont vu leurs attributions s'étendre et se structurer notamment dans le cadre de la gestion mixte (lire encadré p. 26) qui fait coexister des personnels publics et privés au sein des établissements pénitentiaires pour assurer la prise en charge globale des détenus et du personnel. C'est dans cet environnement que Sodexho Alliance se positionne sur le marché pénitentiaire en respectant les principes suivants : fournir des services ne nécessitant pas le port d'armes, dans les pays démocratiques ne pratiquant pas la peine de mort et pour lesquels la finalité de l'incarcération est la réinsertion. En collaboration avec l'administration pénitentiaire, Sodexho conçoit, construit et gère des centres de détention, des établissements pour jeunes délinquants et des foyers de réinsertion. Ses prestations ont pour but d'améliorer les conditions de vie des détenus, de les former et de les aider à trouver un emploi et un logement à leur sortie. Un marché où la sous-traitance gagne du terrain.
En France, c'est par l'intermédiaire de sa filiale Siges que Sodexho assure ces prestations où elle se trouve en concurrence avec notamment Elyo et Gepsa (filiale du groupe Suez). Mais il faut préciser que, sur le marché du pénitentiaire, plusieurs stratégies sont possibles. Tout dépend du contrat. Siges gère de manière globale sept sites. Mais il peut intervenir sur certains aspects seulement. Il gère ainsi trois sites en maintenance, à Châteauroux, Fleury et Metz, quatre ateliers pénitentiaires en tant que concessionnaire au Havre, Bois-d'Arcy, Besançon, Laon, et quatre établissements pour mineurs (EPM) à Quievrechain, Lyon-Meyzieu, Lavaur et Marseille. Trois autres EPM seront ouverts d'ici à la mi-2008. Fort de son expérience depuis plus de 15 ans, Siges a d'ailleurs été certifié ISO 9001 version 2000 pour ses engagements de services en restauration, en formation professionnelle et dans les ateliers gérés pour le compte de l'administration pénitentiaire. Si Sodexho est surtout connu pour ses activités de restauration et de services, dans le milieu pénitentiaire, l'offre de prestations s'avère très large et couvre de multiples champs de compétences que l'on peut analyser à partir de trois pôles (lire interview).
UNE PRESTATION COMPLÈTE
Hygiène, sécurité et équilibre alimentaire, maintenance des équipements et des bâtiments, amélioration du cadre de vie, restauration des détenus, blanchisserie, supérette et nettoyage font partie des attributions possibles dans un contrat. Au-delà de ces tâches techniques, la contribution à la réinsertion est au coeur de l'intervention de Siges. En effet, grâce à la mise en place d'un système de formation professionnelle en milieu carcéral, il prépare le retour à l'emploi à la sortie en améliorant les compétences des détenus. Preuve à l'appui en exclusivité, et en direct, de Sequedin.
La maison d'arrêt de Lille-Sequedin, dont la construction est issue de la loi Chalandon de 1987, est ouverte depuis le 4 avril 2005, et fonctionne sur le mode de la gestion mixte. Ici, Siges gère le site de manière globale, qui, même s'il est clos, est un lieu de vie à part entière où l'on retrouve tous les moments de la journée. Se laver, manger, travailler, se former, recevoir des visites, faire du sport, dormir... Privés de leur liberté, les détenus y vivent selon un emploi du temps strict et précis qui suit de nombreuses règles. « Aucun public ne peut se rencontrer, les hommes, les femmes comme les mineurs. Ce qui est primordial, c'est le système de circulation et de logistique installé sur le site. Pour chaque action que l'on souhaite mener dans une journée, il faut intégrer les temps d'entrée, de passage et de sortie. Il faut réellement savoir anticiper et prévoir. Par ailleurs, c'est toujours la question du transfert des détenus qui demeure prioritaire », précise Charlie Parris, responsable Siges du site.
UNE TONNE DE LINGE PAR MOIS
Dirigée par Laurent Gabrelle, ex-salarié d'Elyo à Bapaume pendant 16 ans, la blanchisserie fournit une tonne de linge par jour et 20 tonnes par mois grâce notamment à trois machines de 100 kg qui traitent 380 kg à l'heure. Le personnel, 26 femmes (détenues) et deux encadrants (personnel Siges) travaille de 7 h 15 à 11 h 15 et de 13 h 15 à 16 h 15. Préparation du linge, réalisation du paquetage pour les arrivants, entretien du[…]
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