Les services digitaux dans l’hôtellerie-restauration ont désormais leur salon, avec Food Hotel Tech, qui se tiendra à Paris Porte de la Villette, les 28 et 29 novembre prochains. Retour sur cet évènement avec Karen Serfaty, créatrice du salon.
Pourquoi lancer un salon dédié aux nouvelles technologies dans la restauration et l’hôtellerie ?
Nous avons identifié ce qui nous a paru être un manque dans le marché. S’agissant du digital et des nouvelles technologies, les gros salons ne rencontrent pas toujours leur cible : il est difficile en tant que visiteur d’acheter en même temps une batterie de cuisine, des produits alimentaires et du digital. Qui plus est, les professionnels de la restauration qui s’intéressent au digital n’ont pas tous 25 ans : les restaurateurs indépendants, comme les dirigeants de petits réseaux, ont plutôt 45-50 ans. C’est une population qui n’est pas digital native, qui ont besoin de se former et de comprendre que la digitalisation leur est accessible, en coût comme en usage, et qu’elle est un levier pour développer le chiffre d’affaires, assurer un meilleur ciblage de sa clientèle, gagner en efficacité… La digitalisation est un formidable outil pour permettre aux restaurateurs de gagner en robustesse, mais elle suppose aussi une pédagogie qui a motivé la création du salon.
Ces dernières années, l’offre de services digitaux s’est considérablement étoffée. Comment choisir ?
Comme toute nouvelle activité, la foodtech génère beaucoup d’initiatives. L’offre est du coup assez disparate, au sens où certaines idées sont intéressantes, mais n’ont pas toujours derrière les capacités technologiques, commerciales et marketing pour atteindre leur plein potentiel. C’est aussi l’idée de Food Hotel Tech que de permettre au visiteur de se faire une idée de l’offre, en deux heures et sur 4000m². Nous sommes proches de notre objectif de départ, qui était de réunir une centaine d’exposants, en limitant le nombre d’exposants sur les 11 activités définies par notre segmentation. Cela va assurer une meilleure lisibilité de l’offre, sur des enjeux aussi centraux que les caisses enregistreuses et terminaux de paiement, les logiciels de fidélisation et de réservation en ligne, ou ceux de gestion des RH et de planning. Il y a un vrai besoin de mieux connaître les solutions à disposition des restaurateurs. Cela passe aussi par les conférences et tables rondes organisées sur le salon, qui apporteront des réponses sur points très concrets : comment améliorer sa visibilité via GoogleAd ? pourquoi investir sur Facebook ? comment se préparer aux nouveaux systèmes de paiement ?, etc.
Sur ces points, les restaurateurs ont-ils pris selon vous la mesure du potentiel de la digitalisation ?
De façon générale, les habitudes de travail restent encore très ancrées autour du papier et du crayon. Et c’est bien d’ailleurs la raison pour laquelle il y a une vraie opportunité pour les restaurateurs à prendre le virage de la digitalisation. Que ce soit en matière de stocks, de gestion de la data ou, très opérationnellement, de la file d’attente, les solutions existent aujourd’hui pour gérer plus efficacement son activité, automatiser des tâches sur lesquelles il y a un fort risque d’erreurs. La digitalisation est aussi un moyen de réinventer l’expérience de restauration. Je pense par exemple au progrès réalisés sur les tables de gaming, autour desquelles on peut asseoir jusqu’à 14 convives, et qui ont un beau potentiel auprès d’une clientèle familiale, et des enfants. Il y a aussi toutes les promesses de l’approvisionnement et de la cuisine prédictive. Une table-ronde de Food Hotel Tech reviendra ainsi sur le partenariat entre Orange et Seb sur la gestion de la data, qui permet de proposer à l’utilisateur des idées de recettes en fonction de la saison, de ses goûts personnels, de sa localisation, de ce qu’il reste dans le frigo… C’est très prometteur, créateur de valeur, et cela pourrait tout à fait s’imaginer dans le hors-domicile.