Quel soutien du secteur face aux défis à relever ? C'est, en substance, la question posée aux leaders syndicaux lors du Congrès RHD. Pessimistes face aux problèmes récurrents de la profession - fiscalité, paracommercialisme, mise aux normes -, les centrales sont prêtes à se battre bec et ongles pour sauver ce qui peut encore l'être.
Faut-il se féliciter de la fin du contrat d'avenir, dans un environnement économique morose ? Oui, selon les présidents de syndicats patronaux
Il nous faut travailler sur l'image de la profession, qui reste mauvaise aux yeux des clients.
Roland Héguy, président de l'Umih
Selon Franck Trouet, directeur général du Synhorcat, certains objectifs du contrat d'avenir ont été dépassés : « La profession a créé 57 000 emplois quand le contrat en réclamait 50 000. » Au coeur des inquiétudes des syndicats : le paracommercialisme. « La montée en puissance d'une nouvelle forme de restauration, les particuliers qui reçoivent des convives moyennant un prix, nous pose des problèmes. Nous sommes face à une restauration "clandestine", mais organisée, explique Franck Trouet. Nous ne sommes pas opposés à cette activité, mais encore faut-il que les charges et les règles soient les mêmes pour tout le monde. »
Un périmètre à redéfinir
Une grogne amplifiée par une image de marque dégradée au fil du temps. L'image de la restauration souffre, car elle se mélange à celle de la
Nous sommes face à une restauration "clandestine", mais organisée.
Franck Trouet, directeur général du Synhorcat
Un avis que ne partage pas Laurent Caraux, président du SNRTC : « Les Français aiment leurs restaurants, et peuvent s'exprimer grâce aux réseaux sociaux. Nos métiers ont de l'avenir. À nous de trouver les clés pour mettre en avant la qualité. » Le label de maître-restaurateur, que Sylvia Pinel, ministre déléguée au Commerce, à l'Artisanat et au Tourisme, souhaite voir élargi, continue de faire parler de lui. « Il nous faut aider à accéder à ce titre en définissant clairement ce que doit être un restaurant. Les clients exigent de la transparence », note Franck Trouet.
Pour 2013, les syndicats s'expriment d'une même voix : que la formation soit enfin valorisée et qu'elle contribue à redorer l'image des métiers de la restauration. Et Hubert Vilmer de préciser : « L'ascenseur social existe dans nos métiers. Il faut revoir à la hausse le nombre de places dans les CFA. » Franck Trouet insiste sur le rôle du tuteur : « Le tutorat doit être institué dans les formations et privilégier l'alternance. »