Plus de 200 établissements, dont la moitié du réseau Les Collectionneurs, utilisent l'outil Clorofil pour leur bilan carbone.
La plateforme de services tire les enseignements de son premier baromètre OpinionWay d’évaluation des perceptions et pratiques des Français vis-à-vis de l’hôtellerie-restauration durable.
Menée auprès de 1 243 personnes, l’étude révèle l’attachement des Français au voyage et à la restauration malgré un contexte incertain : près de 4 Français sur 5 ont voyagé au moins une fois au cours des douze derniers mois, dont 76% sur le territoire nationale. Une proximité qui se révèle un choix, qui n’est pas dicté par la contrainte budgétaire : 88% des personnes à revenus élevés ont voyagé en France, et elles sont seulement 23% à être parties au-delà des frontières européennes. Mais pour 78% des sondés, les vacances ont changé par rapport à il y a cinq ans : ils partent moins loin (35%), réduisent la durée de leur séjour (34%) et dépensent moins (39%).
Mais le message clé de ce baromètre est celui-ci : les Français déplorent un manque d’informations sur les pratiques durables dans l’hôtellerie-restauration, et sont près de 9 sur 10 à attendre une plus grande médiatisation des bonnes pratiques durables mises en place par les professionnels du tourisme. Mais ils sont 31% à ne pas savoir comment identifier les établissements optant pour ces bonnes pratiques. Ce qui n’étonne guère Carole Pourchet, directrice générale de Majorian. « Les clients comme les professionnels ont du mal à s’y retrouver dans ce dédale de labels ». S’ils sont 78% à les assimiler à un gage de confiance pour choisir un établissement durable, ils sont encore plus nombreux (87%) à souhaiter une plus grande lisibilité pour les guider.
Si elle appelle de ses vœux une harmonisation européenne, Carole Pourchet estime que l’empreinte carbone, mesurée par l’outil Clorofil, « est le meilleur indicateur, qui prend en compte de nombreux éléments, des allées et venues des collaborateurs à la part de produits carnés ». Le baromètre révèle que dans l’imaginaire des Français, l’hôtellerie responsable répond à trois engagements : l’environnemental, qui domine nettement (60%) mais aussi, et à parts équivalentes, le local et les conditions de travail des salariés (43%). C’est pourquoi tous les membres du réseau Les Collectionneurs devront réaliser un bilan carbone via Clorofil à partir de l’année prochaine. « Pour la qualité de vie au travail, nous avons déjà notre label Peace at Work, sur la base d’un questionnaire anonyme rempli par les collaborateurs, qui met en valeur les bons employeurs », souligne Carole Pourchet. Pour ce qui est de l’ancrage local, la réflexion est en cours : « Cela peut passer par énormément de choses, comme l’accueil de scolaires par exemple ».
Le baromètre, qui sera renouvelé chaque année à la même période, doit permettre d’alimenter la réflexion et identifier les axes de progression, et à terme de croiser des données européennes. Avec une interrogation sur le paradoxe de la jeunesse française qui tente d’allier expériences, sensibilité écologique et contraintes budgétaires. A l’inverse de la population dont les habitudes sont stables ou revues à la baisse, les 18-24 ans déclarent faire des séjours plus longs (32%), partir plus loin et plus souvent. Une tranche d’âge privée de voyages pendant les années Covid pour qui le prix l’emporte sur les questions écologiques. « On imagine cette génération plus engagée », note Carole Pourchet. Or bien que 20% d’entre eux affirment privilégier les restaurants responsables, la majorité (56%) préfère se tourner vers des établissements plus abordables financièrement afin d’aller au restaurant de façon plus régulière.
Juin 2023.
