Si les Français sont moins gros et meurent moins de maladies cardiovasculaires que les Américains, c'est aussi parce qu' ils mangent moins, et que la taille des portions servies est plus petite. C'est l'une des conclusions auxquelles est parvenue une équipe scientifique franco-américaine du Cnrs et de l'Université de Pennsylvanie*.
Cette recherche confirme, par une nouvelle démonstration, le fameux « french paradox », selon lequel le taux de taux mortalité du à des maladies cardiovasculaires demeure beaucoup moins élevé en France qu'aux Etats-Unis, en dépit d'un taux de cholestérol supérieur, et d'une nourriture réputée riche.
La taille des assiettes expliquerait donc aussi le paradoxe français. En comparant onze établissements de formule équivalente et appartenant à la même chaine, situés à Paris et à Philadelphie, les auteurs constatent que la portion moyenne servie à Paris pèse 277 grammes, contre 346 grammes à Philadelpie.
Des différences, toujours dans le même sens, s'observent aussi dans les rayons alimentaires des supermarchés. Et même dans les recettes de cuisine. Les auteurs notent aussi que les Américains prennent leur repas beaucoup plus vite. Un Français dépenserait ainsi 22 minutes pour manger dans un restaurant McDonald's, un Américain 14 minutes seulement.
Les Américains sont beaucoup plus corpulents que les Français. Ainsi l'Indice de masse corporelle ( rapport du poids divisé par la taille au carré), qui permet notamment de repérer la surpoids et l'obésité, atteint 26,6 aux Etats-Unis contre 24,4 en France. Et plus d'un américain sur cinq (22,3 %) sont considérés comme obèses (IMC supérieur à 30) contre 7,4 % des Français.
jfvuillerme@neorestauration.com
* « The Ecology of eating : smaller portions sizes in France than in United States helps explain the French Paradox ». Paul Rozin, Kimberly Kabnick, Erin Pete, Claude Fischler, and Christy Shiels. In Psychological Science, American psychological Society. Publication en septembre