Insistant au passage sur le fait que ce comité interministériel ne s'était pas réuni depuis vingt ans, Jean-Pierre Raffarin a dévoilé à son issu mardi 9 septembre la nouvelle politique de la France en matière de développement touristique pour la décennie à venir, qui devrait lui permettre de « conforter sa place de leader mondial ».
S'il est resté muet sur leur financement, le premier ministre a dévoilé les grandes lignes des mesures prévues. Une cinquantaine au total, dont quelques unes, d'envergure, s'appliquent à la restauration. En commençant par la réforme de la taxe professionnelle pour les entreprises saisonnières qui se calculera désormais au prorata des jours d'ouverture et non plus en mois civils. La nouvelle définition du caractère saisonnier d'un établissement permettrait de prolonger leurs périodes d'ouverture et de procéder à des réouvertures sur certaines périodes hors saison, au bénéfice en particulier de l'emploi. L'UMIH a a déclaré « accueillir favorablement cette réforme, qui reprend point par point, affirme-t-elle, sa recommandation ».L'UMIH considère qu'elle produira de nouvelles recettes fiscales pour les collectivités et génèrera de l'animation d'avant et d'après saison pour les stations. Par ailleurs, pour solutionner le problème du logement des saisonniers, obligation serait faite aux gestionnaires des résidences de tourisme de réserver en priorité 15 % de leur parc construit ou rénové à l'hébergement de ces personnels.
Autre mesure : la création de la journée de la gastronomie, en France et dans le monde (avec le concours des ambassades et des bureaux de Maison de la France). Cette opération mobiliserait en particulier l'Education nationale, mais aussi les associations de restaurateurs, les syndicats professionnels, les organisations de consommateurs, et même les distributeurs. Si le programme détaillé de cette journée est loin d'être arrêté, l'avant projet fourmille de pistes : invitation en milieu scolaire de restaurateurs, d'agriculteurs, d'artisans; organisations de démonstrations de l'art gastronomique, tenue d'atelier de cuisine régionale en partenariat avec la grande distribution; ouverture de marchés régionaux; implication de l'agriculture et de l'industrie alimentaire pour des actions de table ouverte (l'opération des agricultures de la FNSEA, « Je suis bien dans mon assiette » en constitue un bon exemple); et sensibilisation des organisations interprofessionnelles, des organismes de promotion, et également des collectivités territoriales « à l'opportunité de synchroniser des manifestations qu'elles ont l'habitude d'organiser et qui concernent la culture alimentaire française ».
Ces mesures devraient être détaillées lors de la première conférence nationale du tourisme, qui se tiendra avant la fin de l'année. Léon Bertrand, secrétaire d'Etat au Tourisme pilotera par ailleurs la mise en oeuvre de ce plan de développement, en liaison avec son collègue Gilles de Robien, ministre de l'Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer.
