Pierre Toutel est le country manager de l'enseigne arrivée en France en 2016.
Pierre Toutel, son country manager France, évoque l’ouverture à la franchise de l’enseigne de steak house venue, comme son nom ne l’indique pas, d’Italie et les mutations du marché.
Quel bilan tirez-vous de l’année passée ?
Cette première année post-Covid s’est déroulée en plusieurs phases. Après le retour des clients, il y a eu une phase de rééquilibrage. Nous avons plutôt bien fonctionné d’avril au début de l’été, ensuite il y a eu une période de flottement, avec un recul de la livraison, qui est restée à un niveau assez bas jusqu’à la fin de l’année en dehors de la Coupe du monde. Parallèlement, la fréquentation à table n’avait pas retrouvé son niveau de 2019. Néanmoins, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 23,6 millions d’euros, soit +39,2% par rapport à 2019.
Le constat est-il homogène dans les 18 établissements de l’enseigne ?
Globalement, les restaurants d’Ile-de-France ont été un peu plus longs à récupérer. Ailleurs, on peut noter les belles performances des unités qui bénéficient d’un flux touristique, comme celui de Toulon par exemple. Mais chaque restaurant a son histoire, même si celle-ci est encore jeune, puisque l’enseigne n’est arrivée en France qu’en 2016. Ce qui est certain, c’est qu’avec nos emplacements en centres commerciaux, nous sommes très liés aux cinémas, on l’a bien vu avec la sortie d’Avatar en décembre dernier, corrélé à une belle progression dans tous nos restaurants.
Quelles sont les perspectives ?
Nous entrons dans une nouvelle phase, celle de l’ouverture à la franchise. C’est un processus long, un peu comme un mariage ! D’autant plus que l’investissement est conséquent, avec des surfaces de 350 à 500 m2. Mais une rentabilité certaine (1,6 M€ en moyenne), avec un concept assez unique sur le thème du Far West, éprouvé depuis vingt ans en Italie.
Y a-t-il des adaptations ?
Plutôt des évolutions, liées aux spécificités du marché français et du contexte. Le ticket moyen tourne autour de 23 euros mais nous partons à la reconquête des budgets modestes, avec parmi notre très large gamme, quatre produits à 8,90€. Nous misons sur le volume puis sur la fidélisation, notamment des personnes qui travaillent dans les zones de chalandise. Au niveau des moments de consommation, on observe une recomposition : avec le télétravail, la fréquentation du midi a baissé au profit des afterworks en semaine. A partir du vendredi soir, nous sommes plutôt sur une clientèle loisirs, c’est pourquoi on a mis en place des services en continu le samedi de 11h à 23h. Avec toujours une exigence de rapidité dans le service. Même si la commande est prise à table, on ne peut pas dépasser les 15 minutes d’attente. Le fast casual est devenu la norme !
Mai 2023.