Pour Arthur Broutin, CEO de l’éditeur de la plateforme de solutions digitales tout-en-un pour la restauration, la digitalisation du secteur n’en est qu’à ses prémices.
L’idée lui est venue alors qu’il était encore étudiant à Lyon, et fréquentait La Barge, bar à manger sur le Rhône, où il fallait se lever de table et faire la queue pour récupérer sa commande, parfois plusieurs fois dans la soirée. « C’était avant la grande démocratisation du QR code », se souvient le toujours jeune homme, qui imagine une solution qui permette de commander et payer depuis son smartphone. Déjà cofondateur d’une billetterie en ligne pour les événements festifs, l’étudiant en sollicite le développeur, et en quelques mois une première version est testée à l’été 2018 dans son bar préféré.
Avec succès, puisque durant cette période, plus de la moitié des commandes sont faites par ce biais. « Mais le marché n’était pas encore mature », constate le digital native. Pendant les deux années suivantes, les fondateurs ajoutent de nouvelles briques au menu QR code : paiement à table, click & collect, livraison, bornes de commande… jusqu’à devenir un expert de la commande digitale en 2020, alors que le besoin de digitalisation se fait plus fort. « C’était le moment d’adresser le besoin de personnalisation, avec des solutions fidélité et marketing ». Plutôt que de s’intégrer à une solution existante, la décision est de « partir sur du neuf » pour optimiser la transversalité et l’omnicanalité. « La création d’une API (interface de programmation, ndlr) nous permet de vendre la fidélité Obypay de manière indépendante, que les clients utilisent l’outil de prise de commande ou non ». Et en s’intégrant au logiciel de caisse, « le système nerveux central du restaurant » pour Arthur Broutin. Convaincu que la logique d’écosystème connecté est la clé d’une digitalisation optimale, Obypay a noué des partenariats technologiques : avec les logiciels de caisse mais aussi les plateformes de livraison, les émetteurs de titres-restaurants… « L’efficacité d’une digitalisation pour un restaurateur tient dans la capacité de la technologie à s’adapter à son architecture, et non l’inverse ».
Une nouvelle phase de croissance
Enseignes mais aussi indépendants et foodcourts, qui disposent d’une solution spéciale « multipaniers » pour une seule transaction… la foodtech veut devenir la référence en matière de transformation numérique de la restauration. Cette levée de fonds d’1,2 M€ auprès de ses investisseurs historiques et de la BPI doit lui permettre d’entamer une nouvelle phase de croissance et le doublement des effectifs pour atteindre les 40 collaborateurs d’ici la fin de l’année. « Une partie de l’enveloppe sera consacrée au recrutement marketing et commercial », explique Arthur, qui estime « la patience a permis de peaufiner le produit ». Mais n’abandonnera pas la R&D, « pour trouver de nouvelles verticales pour toujours répondre aux nouveaux parcours et usages ». Même avec un temps d’avance.
Juin 2023
