Dans un premier temps, les représentants de ces organisations ont adressé le 3 décembre, une lettre ouverte à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports en lui demandant « d'agir en vue de l'adoption prochaine à l'initiative ou avec le soutient du gouvernement, d'une loi de prévention de l'obésité infantile encadrant l'ensemble des acteurs de ce fléau sanitaire ». Seront-ils entendus cette fois ? C'est en effet, loin d'être la première démarche sur cette question. 145 questions écrites ont été posées à l'Assemblée nationale sur ce sujet depuis le 25 septembre et 22 au Sénat. On ose pourtant penser que les choses vont bouger quand on considère les chiffres : aujourd'hui, 1,5 millions de jeunes souffrent d'obésité en France et le fléau a une croissance de 5,7 % par an.
La plate-forme a également émis sept propositions. Un programme vaste et ambitieux qui s'attaque à de sérieux lobbies. En voici la teneur : attribuer le statut « d'intérêt général permanent » à la filière fruits et légumes (cela permet de réduire de 50 % les coûts d'achat d'espaces publicitaires), doubler l'aide publique pour améliorer l'attractivité de cette filière, doubler l'aide de la recherche publique et aider le transfert des technologies afin d'améliorer la qualité nutritionnelle des produits proposés en rayon, faire appliquer de manière obligatoire les recommandations nutritionnelles en restauration scolaire*, faire intervenir régulièrement dans chaque établissement un diététicien mutualisé au niveau des collectivités territoriales, encadrer les publicités télévisées sur les produits déséquilibrés et instaurer le retrait des confiseries au niveau des caisses dans les grandes surfaces. « Le problème aujourd'hui, c'est la cacophonie ambiante des messages et le matraquage publicitaire qui vante les produits trop gras ou trop sucrés avant et après les programmes destinés aux enfants. D'autres pays l'ont fait, comme la Grande-Bretagne. Il est possible de mettre en place un encadrement obligatoire, c'est une question de volonté politique », a affirmé Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir. Faire coïncider la liberté de commerce et de l'industrie et les priorités de santé publique, c'est le débat qui est posé. Le temps de l'action est plus qu'urgent.
* La circulaire n° 2001-118 du 25 juin 2001 sur la composition des repas servis en restauration scolaire et la sécurité des aliments n'est pas obligatoire. Il faudrait en plus aujourd'hui tenir compte des nouvelles recommandations du GEM RCN de mai 2007.