La restauration s'enrichit d'un nouveau sigle: le SNRTC, dénomination du Syndicat national de la restauration thématique des chaînes qui vient de voir le jour. «Nous voulons montrer que notre profession est majeure et qu'elle entend bien jouer un rôle économique », explique le président du SNRTC, Laurent Caraux (El Rancho), rappelant au passage que ce segment de restauration détient globalement une part de marché de 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires. «Il faut savoir également que dans ce secteur, pour un euro de chiffre d'affaires, il est réalisé un euro d'investissement », souligne pour sa part Philippe Labbé (Courtepaille), l'un des deux vice-présidents avec Eric Hégo (Les 3 Brasseurs) (1).
« Pas de démarche frontale par rapport à des organisations existantes »
Fruit de plusieurs mois de réflexion, ce nouveau syndicat professionnel a pour vocation de regrouper les chaînes de restauration à thème opérant en France, en service à table, tant en propre qu'en franchise. D'où l'existence de deux collèges: les membres associés (les chaînes elles-mêmes) et les membres partenaires (les franchisés des différents réseaux). Pour sa conférence de presse inaugurale, ce mercredi, le SNRTC revendiquait déjà 10 enseignes adhérentes (Amarine, Bistrot du Boucher, Courtepaille, Pizza Pasta del Arte, El Rancho, La Boucherie, Léon de Bruxelles, Les 3 Brasseurs, Pizza Paï et Tablapizza) soit 446 établissements employant 10 840 salariés et réalisant un CA HT de 566 M€. D'autres enseignes sont appelées à rejoindre le syndicat. Les principes fondateurs de ce dernier prévoient d'ailleurs que les chaînes adhérentes peuvent continuer à oeuvrer, si elles le souhaitent, dans les structures professionnelles auxquelles elles appartiennent déjà (2). Le SNRTC, souligne en effet qu'il n'entend pas se poser comme concurrent de structures professionnelles existantes mais qu'il souhaite au contraire « se concentrer sur le champ des préoccupations spécifiques aux chaînes ». A terme, le SNRTC n'exclut pas la possibilité de rejoindre une organisation patronale existante « s'il considère que cette dernière peut lui permettre de faire aboutir plus efficacement les dossiers sur lesquels il entend se pencher ». Il juge toutefois prématuré de se prononcer aujourd'hui sur ce sujet.
Déjà trois commissions
Lieu d'échanges sur les pratiques de ses membres, le nouveau syndicat désire avant tout prendre part aux différents débats qui animent la profession. Trois commissions ont d'ores et déjà été créées. La commission sociale, présidée par Eric Bacot (del Arte) tenait ainsi sa première réunion ce mercredi. Anticiper, participer et dialoguer seront ses maîtres mots, alors que viennent d'être signés en 2004 plusieurs accords de branche dans le secteur HCR. «Paradoxalement nous sommes des acteurs majeurs et nous ne sommes pas représentés aux sein de la branche », explique Eric Bacot.
La commission juridique et fiscale, présidée par Gérard Plomion (Amarine) a également de nombreux chantiers en cours, à commencer, au niveau fiscal, par la TVA à 5,5%, dossier sur lequel elle rencontre les chefs de file, l'Umih et bien sûr le Club TVA dont beaucoup d'adhérents du syndicat sont déjà membres. Autre sujet sur lequel les chaînes à thème veulent mener une action de lobbying, celui de l'impôt sur les sociétés dont elles aimeraient faire ramener le montant à un niveau « plus européen », c'est à dire de l'ordre de 18 à 19%. Sur le plan juridique, elles seront vigilantes sur des dossiers tels que le projet de réforme des baux commerciaux et celui de la libéralisation des services en Europe (directive Bolkestein).
Enfin la commission sécurité alimentaire, présidée par Antoine Sobaszkiewicz (Les 3 Brasseurs) ne manquera pas de s'impliquer dans les différents défis auxquels est confrontée la profession : hygiène, traçabilité, information aux consommateurs (nutrition, allergènes), environnement, etc.
« Autant de chantiers qui montrent que les chaînes de restauration à thème innovent, avancent et ont tout l'avenir devant elles », résume Laurent Caraux.
jcschamberger@neorestauration.com
(1) Outre Laurent Caraux, Philippe Labbé et Eric Hégo, les autres administrateurs membres du bureau sont: Michel Morin (Léon de Bruxelles), secrétaire, et Philippe Roux (del Arte), trésorier. Sont administrateurs: Jean-Michel Ledru (Amarine), Bertrand Baudaire (La Boucherie), Marc Bonduelle (Pizza Paï), Daniel Merlin (Tablapizza). Les mandats sont de deux ans.
(2) Pour adhérer au SNRTC, les chaînes doivent avoir au minimum 20 salariés et 3 établissements, elles doivent réaliser un CA HT de 2 M€ et être parrainées par deux adhérents.