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Rien n'y a fait ! Ni la montée au front des syndicats, ni les propos alarmistes des uns et des autres, ni même la pleine page de publicité dans des quotidiens nationaux publiée par un collectif regroupant la plupart des groupes de restauration et hôteliers français pour dénoncer « ce coup de poignard dans le dos ». Le projet de loi de finances 2008 et son fameux article 56, confirmé par l'article 131 de la loi de finances 2008 qui modifie le régime de distribution des aides à l'emploi, est tombé comme un couperet : le double dispositif d'aides a été majoré comme prévu, mais, cadeau empoisonné, il a été plafonné à 30 salariés. Un vrai coup dur pour les groupes !
Le calcul a été vite fait pour les grands acteurs organisés en filiale : l'impact est direct sur le cash-flow avec un manque à gagner qui se compte en millions d'euros pour certains. Le phénomène n'a pas échappé aux analystes financiers qui ont sanctionné les valeurs « restauration » à la Bourse de Paris. « Si le cours des actions des Groupe Flo ou Léon de Bruxelles a fondu c'est aussi qu'ils ont été aspirés par la chute du CAC 40 (- 17 points sur la période) », précise un analyste. Défiance sur la rentabilité du secteur ? Faux, s'élèvent ces opérateurs qui jugent les cotations déconnectées de la santé financière des groupes, dont les fondamentaux sont solides et les résultats 2007 exemplaires.
2 À 4 % DE HAUSSE DES PRIX POUR LE CLIENT
D'ailleurs, ces enseignes n'ont pas l'intention de payer l'addition d'une mesure décidée à la va-vite. Chacun compte bien neutraliser l'impact sur ses marges en actionnant principalement le levier du prix. D'autant que la fameuse loi de finances publiée au JO du 27 décembre 2007 a réservé d'autres surprises passées inaperçues, dont la suppression du dispositif de soutien à l'emploi des jeunes en entreprises (Sege) pour les nouveaux contrats. Un pavé de plus dans la mare de la restauration rapide où le turn-over est important. Et quoi qu'en pense Christine Lagarde qui relativisait la grogne en stipulant que seules 2 % des entreprises du secteur étaient visées par ce plafonnement, il lui a certainement échappé que c'étaient aussi eux qui employaient entre 25 et 30 % des 750 000 salariés de la branche. Et que leur décision d'augmenter les prix, de geler les salaires ou les embauches n'envoyait pas vraiment les signaux dans le sens du pouvoir d'achat.
Le levier du prix actionné par la plupart des opérateurs pour absorber le plus vite possible le manque à gagner, semble s'étendre dans une fourchette de 2 à 4 % hors inflation. « Chez Pomme de Pain, nous avions pris de réelles options sociales par rapport à la mise en place de ces aides en passant une grande majorité de nos salariés à temps complet, explique Pascal Humblot à la tête de la chaîne. Cette décision est catastrophique et a accru mécaniquement notre masse salariale de 2,5 %, soit un coût direct de 600 kE, et de 100 kE pour la[…]
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