abonné

LES FINANCIERS FONDENT SUR LA RESTAURATION

Paul Fedèle
LES FINANCIERS FONDENT SUR LA RESTAURATION

© Photo : DR

Pour lire l’intégralité de cet article, testez gratuitement Néorestauration - édition Abonnés

Un à un, les groupes de restauration organisée tombent partiellement ou totalement dans l'escarcelle des fonds d'investissement. Le mouvement signe le début d'une nouvelle ère et l'amorce d'une consolidation du secteur.

L'annonce, mi-avril sur neorestauration.com, d'Olivier Bertrand de laisser entrer au capital de son groupe éponyme deux fonds d'investissement, fait suite à celles de SSP, repris par le fonds EQT Partners et la banque Macquarie, ou encore à la décision de Jean-Luc Bret d'enclencher un deuxième LMBO (1) sur La Croissanterie avec Pragma. Celles-ci succèdent à la déclaration fin mars de Robert Zolade de faire entrer deux investisseurs financiers au capital d'Elior. En 2005, c'était déjà le passage de flambeau chez Courtepaille entre les fonds Barclays Private Equity et ING Parcom Private Equity, l'entrée de Colony Capital chez Buffalo Grill, puis en fin d'année, la reprise de Groupe Flo à Butler et à la famille Bucher, par le fonds belge Tikehau associé à GIB (2) ou encore le groupe PJB Frères Blanc emporté par CDC Entreprises. Bref, en quelques mois, c'est tout l'échiquier de la restauration française, « capitalistiquement parlant », qui s'est considérablement transformé.

Les nouveaux maîtres du jeu s'appellent Barclays, ATCO, ING Parcom, Colony, CDC Entreprises, Avenir Tourisme, Tikehau, Astorg et consorts (voir tableau p.54). L'appétit des fonds d'investissement pour la restauration va grandissant au rythme des recapitalisations et des opportunités de transmission d'entreprise qui se présentent. Il faut dire que les fonds regorgent de liquidités et que les taux d'intérêt très bas favorisentde la création de dette à faible coût. Et donc des montages financiers de type LBO(2). Comment expliquer une telle effervescence ? C'est que la restauration, jadis honnie par la sphère financière, a retrouvé un pouvoir de séduction. « Mieux, les groupes et chaînes ont démontré qu'ils pouvaient créer de la valeur, explique Denis Le Chevalier, directeur associé chez INC Parcom Private Equity, tout en prouvant leur capacité à dupliquer avec succès leur modèle d'origine. » Preuve en est, la réussite de certaines opérations qui ont aiguisé les appétits.

Le premier LMBO qui a valeur d'exemple est celui conduit sur Courtepaille par Barclays en 2000. Avec le management, l'actionnaire financier a, en cinq ans, multiplié par deux l'EBE et ajouté 43 unités à la chaîne avant de céder sa place à ING Parcom en mai 2005. Même réussite pour la sortie Butler du groupe Flo remis sur pied, qui a empoché au passage, dit-on, plus de 40 ME. « Les investisseurs financiers fonctionnent un peu par mimétisme. Une ou deux belles opérations ont suffi à défricher le terrain, à créer un[…]

Pour lire la totalité de cet article, abonnez-vous

Déjà abonné ?

Mot de passe perdu

Pas encore abonné ?