Les repas pris au domicile familial et le poids des contraintes liées aux études et au travail caractérisent l'alimentation des étudiants. Hors foyer, les restaus U restent toujours les lieux les plus fréquentés. C'est l'un des nombreux enseignements de l'enquête réalisée par l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE).
L'image de l'étudiant avalant à toute vitesse un sandwich ou un hamburger dans un café ou un fast food ne correspond en rien à la réalité quotidienne vécue par la grande majorité d'entre eux. C'est ce que révèle la dernière et vaste enquête réalisée par l'Observatoire, créée en 1989 par le ministère de l'Education nationale (résultats complets sur www.ove-national.education.fr).
La prise régulière des repas principaux reste toujours le modèle dominant chez les étudiants. L'omission des principaux repas reste exceptionnelle et progresse faiblement, notent les auteurs. Ainsi, 85,9 % des étudiants n'ont sauté aucun repas le midi, et 91,3 % aucun dîner durant la semaine qui a précédé l'enquête. En revanche, la simplification de ces repas devient toujours plus fréquente 51,1 % des étudiants interrogés (contre 49,3 % en 1997 et 46,3 % en 1994) déclarent avoir pris au moins un déjeuner réduit et 43,3 % (contre 41,3 % en 1997 et 37,6 % en 1994) au moins un dîner réduit. Selon ces auteurs, ces omissions résulteraient à la fois de « contraintes matérielles, de croyances en matière de santé et de diétététique, et d'un manque d'intégration sociale. L'omission, voire la simplification des repas, est une caractéristique des étudiants pauvres, et de ceux que leur pauvreté empêche d'être pleinement étudiants ».
Les restaus U leaders hors domicile le midi
Les repas pris par les étudiants au café et au restaurant ne dépasseraient pas plus de 3,5 % des déjeuners pris hors domicile. Et considérés globalement, le nombre de repas hors domicile ne pèse qu'un petit tiers (32,5 %) du total de leur repas pris dans la semaine. C'est d'abord à leur domicile, chez eux ou chez leurs parents, qu'ils s'alimentent. C'est vrai pour le déjeuner (53,3 %) et encore plus pour le dîner (81,8 %).
Les restaurants et les cafétérias universitaires restent toujours les premiers lieux de restauration hors domicile des étudiants, avec respectivement 25 % et 13,6 % des repas pris le midi, loin devant les réfectoires de lycée (9,7 %), les cantines d'entreprises (8,7 %), les cafés et les restaurants (6,5%). Toutefois, seulement 15,6 % des étudiants (en majorité de jeunes garçons) déjeunent régulièrement au resto U (au moins trois fois par semaine, le midi ou le soir).
L'opinion des étudiants à l'égard des restaurants universitaires a peu changé par rapport aux précédentes enquêtes de 1997 et 1994. La note globale qui leur attribue s'élève à 3,2 sur 5 contre 3,3 en 1997 et 2,2 en 1994. Les critères de prix et de proximité par rapport aux lieux d'études obtiennent toujours les notes les plus élevées (3,9). Viennent ensuite la quantité de nourriture (3,5), l'hygiène et la propreté des locaux (3,4), et les horaires d'ouverture (3,4). De même, les critères moins biens notés sont identiques à ceux des précédentes enquêtes : cadre et atmosphère (2,9, note identique en 1997), accueil (2,9/2,8), qualité de la cuisine (2,7/2,6), qualité diététique (2,6/2,5), longueur de l'attente (2,5 contre 2,4 en 1997). Aucune note n'est inférieure à la moyenne.
« Les restaus U continuent sans doute à souffrir de la réputation dont ils sont l'objet dans le folklore étudiant et dans l'opinion, observe toutefois Claude Grignon, président du comité scientifique de l'Observatoire national. En effet, explique-t-il, les notes que leur donnent les étudiants qui en usent le plus (au moins trois repas par semaine) sont sans exception, pour chaque critère comme pour la note d'ensemble, supérieures à celles que leur attribuent ceux qui n'y vont jamais ».