Treize mois après l'entrée en vigueur de la loi antitabac, les parasols chauffants et autres radiateurs fleurissent sur les terrasses. Au gaz ou à l'électricité, leur consommation et leur coût d'installation varient.
Il y a des dates marquantes. Celle du 1er janvier 2008 restera sans doute gravée dans la mémoire des professionnels de la restauration, comme dans celle des fabricants de chauffe-terrasses. Ces derniers ont vu leur chiffre d'affaires croître avec la nouvelle réglementation antitabac. « Déjà en 2007, nous sentions les restaurateurs très intéressés par l'achat de ce type d'équipement. Quand la loi est entrée en vigueur, la demande s'est intensifiée », affirme David Colmenero, responsable commercial de Parastyl.
Déjà bien présents, les parasols chauffants se sont multipliés dans les cafés-brasseries, qui ont recréé une zone fumeurs confortable à l'extérieur, allant jusqu'à provoquer une polémique en octobre dernier. Trois députés verts ont soumis un projet de loi visant à interdire des champignons à gaz, qu'ils considèrent trop polluants, puisqu'ils dégageraient 229 kg de CO2 par an. Pourtant, ces produits sont aujourd'hui plébiscités par les professionnels. « Ils s'utilisent facilement et apportent chaleur et confort au public », ajoute Bertrand Leroy, directeur commercial chez Siraga, une société qui travaille avec Antargaz.
Des appareils sécurisés
Ces parasols fonctionnent exclusivement avec des bouteilles de gaz propane. Leur puissance va de 5,2 kW à 14 kW. Leur rayonnement s'étend de 7 à 25 m2, avec une autonomie de dix heures pour une utilisation constante. « La majorité des appareils est équipée d'un mât télescopique facilitant le rangement et d'un coffre d'accès bouteille verrouillé pour plus de sécurité. Les modèles disposent d'un bouton de contrôle de puissance et d'un système coupe-circuit en cas d'incident », souligne Bertrand Leroy.
Côté installation, les frais sont minimes. Le parasol est livré en l'état avec parfois la connectique adaptée, c'est-à-dire des éléments comme la tuyauterie, le détendeur et la bouteille de gaz. Le hic est qu'il faut souvent la changer. Autre bémol : la consommation d'énergie excessive, et donc les rejets en CO2. Des constructeurs planchent sur de nouveaux modèles. D'ici avril 2009, plusieurs parasols pourraient, grâce à des brûleurs optimisés, rejeter de 30 à 80 % de CO2 en moins.
Au rayon gaz, il existe aussi les panneaux radiants à fixer au mur. Ils fonctionnent par rayonnement infrarouge et se branchent directement sur le réseau d'alimentation gaz de ville. « Ils assurent une température homogène et une chaleur instantanée sans mouvement d'air », explique Henri de la Giraudière, directeur de Delestre Industrie. Toutefois, si le coût en kW consommé s'avère moins élevé par rapport à l'électricité, les frais d'installation sont de 25 à 30 % plus chers.
Une énergie mieux régulée
Autre possibilité : le chauffage électrique, qui a de plus en plus d'adeptes. Fonctionnant par rayonnement infrarouge, il s'applique au mur ou s'intègre sur le mât d'un parasol. On compte en moyenne 300 W/m2. « Son point fort est la maîtrise de la consommation par rapport au gaz. Pour 30 m2, il faut 9 kW, et 30 kW si la superficie de la terrasse est de 100 m2 », développe Henri de la Giraudière. Ce chauffage peut être associé à des détecteurs de présence. Au final, l'énergie dépensée est mieux régulée. Mais son installation complexe nécessite l'intervention d'un électricien professionnel afin de raccorder les appareils au réseau, ce qui représente un coût non négligeable.
Les parasols électriques infrarouges sont une bonne solution alternative. Ils développent une puissance de 3 à 8 kW pour une couverture de 4 kW pour 8 m2. « Grâce aux réflecteurs, la chaleur est orientée dans n'importe quelle direction. La durée des lampes peut atteindre jusqu'à 5 000 heures », assure David Colmenero, responsable commercial pour Parastyl. Lors de l'installation, il faut demander conseil à un électricien, car il est nécessaire d'être équipé de prises triphasées. Vérifiez votre contrat EDF pour vous assurer que le compteur résistera à l'utilisation régulière de ces parasols.
Très en vogue dans les gares et les lieux publics, la brasero fonctionne aussi avec la technologie infrarouge. Doté de plusieurs lampes halogènes, il diffuse la chaleur dans un rayonnement de deux mètres. Sa puissance varie de 4 à 6 kW, et son alimentation électrique se fait par le sol. Loin d'être un standard dans les bars et restaurants, le brasero prend ses marques sur les terrasses des casinos ou les boîtes de nuit.
Le prix de vente d'un parasol professionnel à gaz va de 100 à 400€ HT contre, en moyenne, 1 500€ pour les modèles électriques. Il vous faut inclure dans votre réflexion le prix des bouteilles de gaz, de 15 à 20€ l'unité. Notre conseil Si vous optez pour le chauffage électrique, le coût d'un panneau va de 300 à 500€ en fonction de la puissance. Pour le gaz, il est de 380€ HT. Quant au brasero, comptez tout de même 4 000€ pièce.
Ils sont inexistants concernant les parasols à gaz. À l'inverse, pour les modèles électriques, cela vous coûtera le prix d'une intervention d'un électricien en fonction des travaux à réaliser. Notre conseil Pour le chauffage électrique, les frais d'installation représentent le double du prix de vente unitaire d'un panneau. Ce coût est supérieur de 25 à 30% si vous choisissez un chauffage à gaz.
Le stockage des bouteilles doit avoir lieu dans une zone de plain-pied ventilée et facile d'accès. Vous ne pouvez disposer de plus d'une bouteille de réserve par appareil. La puissance ne peut excéder 15 kW. Notre conseil Veillez à ce que votre terrasse comporte une ou plusieurs ouvertures afin de ventiler le lieu où se trouvent vos parasols chauffants. Verrouillez les bouteilles après chaque utilisation.Lors de l'hivernage de votre matériel, stockez-le dans un endroit sec pour éviter tout risque de corrosion.
Pour toutes vos interventions, il est recommandé de faire appel à des électriciens professionnels. Pour les radiateurs, respectez un écartement d'au moins 50 cm entre le chauffage et votre store ou d'éventuelles matières inflammables. Notre conseil Évitez la présence de piliers ou de séparation de terrasse pour un meilleur rayonnement. Placez vos radiateurs à une hauteur minimum de 2,40 m pour éloigner tout risque de contact avec l'appareil.