Le succès remporté par la France dans ses démarches pour abaisser le taux de TVA en restauration de 19,5 % à 5,5 % est peu susceptible de déclencher un mouvement similaire au Royaume-Uni, selon The British Hospitality Association (BHA).
La « concession » octroyée par Bruxelles est largement considérée outre-Manche comme un dessous de table destiné à relancer le référendum pour l'adoption de la nouvelle constitution européenne.
Le régime actuellement en place pour la TVA, qui a été introduit voici quinze ans comme un arrangement provisoire, permettaient d'allouer des taux réduits pour les pays qui les avaient déjà adoptés, à moins que l'ensemble des pays membres agréent la baisse de taxe.
Martin Couchman, directeur adjoint du BHA, suspecte que la baisse du taux de TVA français, s'apparente, en réalité, à un dispositif expérimental lancé, il y a cinq ans, afin de diminuer le coût de revient dans les secteurs à forte densité de main-d'oeuvre.
Comme il n'y avait aucune chance que l'Angleterre demande une baisse comparable, Couchman en a déduit que le Chancelier de l'Echiquier Gordon Brown n'avait aucun désir de renoncer à cet impôt.
Il a indiqué que le gouvernement avait déjà rejeté l'argument économique selon lequel la réduction du taux de TVA attirerait plus de touristes dans le pays. Abaisser le prix des additions au restaurant ne stimulerait pas la consommation touristique mais profiterait, avant tout, aux résidents.
Il a précisé, toutefois, que le BHA soulèverait à Bruxelles la question de la concurrence. La France a déjà acquis un taux réduit pour le logement alors qu'il est de 17,5 % en Angleterre. (Caterer & Hotelkeeper, le 16 mai 2005)
pcecconello@neorestauration.com