Hier soir, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé que la réouverture des restaurants se ferait peut-être en janvier mais aussi que les restaurateurs pourraient choisir l'option qu'ils préfèrent entre le fonds de solidarité jusqu'à 10 000 euros ou le versement de 20% de leur chiffre d'affaires réalisé en 2019. Ces mesures étaient censées répondre aux difficultés des restaurateurs indépendants en grande souffrance mais ces annonces ne répondent absolument pas à leurs attentes selon Laurent Villa, à la tête du Group Clav qui compte 10 restaurants.
Pour lui, l'État n'aide absolument pas les petits restaurateurs. Les plus grands peuvent bénéficier du Prêt Garanti par l'État (PGE), comme c'est son cas. Mais tous les restaurants de petite taille qui réalisent un peu plus d'1 million d'euros de chiffre d'affaires n'auront pas le droit aux 10 000 euros du fonds de solidarité (celui d'octobre n'étant d'ailleurs toujours pas versé). Il faut savoir que les 20% du CA sont plafonnés à 100 000 euros et que les petits restaurants n'ont pas de rating donc pas de PGE.
« Quand nous parlons des petits restaurateurs, nous parlons de ceux dont le revenu les font vivre, de ceux qui paient un bail à 3 000 euros par mois et ne disposent pas toujours d'un poids suffisant pour négocier avec les foncières ou leur bailleur, de ceux pour lesquels - sans trésorerie suffisante - plusieurs mois de fermeture est dramatique. Comme l'Etat n'aide pas les restaurateurs qui sont le plus dans le besoin, on pourrait créer un fonds de solidarité sur la base du volontariat avec ceux qui bénéficient du PGE, de l'allègement des charges sociales et d'une trésorerie suffisante pour attendre janvier. Peut-être en prêtant aux syndicats de notre profession qui verseraient les fonds aux restaurateurs concernés. », propose Laurent Villa.