© VAUZELLE
Tendance émergente il y a un an, le vintage continue à gagner du terrain. Les restaurateurs veulent du brut, de l'authentique et du solide. Et les clients sont rassurés par des valeurs sûres, mais également dans l'air du temps.
Choisir la bonne table qui correspond au décor de son restaurant, ce n'est pas si simple. Et pour cause : les restaurateurs, quel que soit le niveau de prix qu'ils proposent, sont tous soumis à de nombreux impératifs. Sans surprise, le premier tourne autour de la rentabilité, et rime souvent avec optimisation de l'espace. « Environ 70 % des tables que nous vendons sont carrées, affirme Célil Akdogan, un des dirigeants de la société Mobilier Européen. C'est bien plus pratique que les tables rondes, qui mobilisent beaucoup d'espace, tout en ne facilitant pas la circulation du personnel en salle. » Quant à la taille, elle s'affiche en moyenne en 60 x 60 cm, voire en 50 x 50 cm, notamment à Paris, où la gestion de l'espace est primordiale. Le professionnel de la restauration préfère assembler des tables de deux personnes plutôt que d'investir dans des tables de grande dimension, beaucoup plus difficiles à déplacer. Les champs sont droits pour davantage de praticité, et les coins légèrement arrondis pour le confort des utilisateurs.
Une recherche de style approfondie
Néanmoins, il existe des exceptions à la règle. « Plus le restaurant est coté, plus les tables sont grandes », affirme l'architecte d'intérieur Régis Conseil (Studio Janréji). Il arrive de trouver des tables de 60 x 70 cm, de 70 x 70 cm et de 80 x 80 cm, ainsi que de grandes tables rondes pour les groupes de 4 à 8 personnes. Avec un diamètre de 50 cm, les plus petites restent réservées aux terrasses dédiées aux boissons et à une restauration légère et rapide.
L'autre grande contrainte à laquelle la table de restaurant doit répondre concerne la solidité et le style. Ça tombe bien, la tendance vintage, très en vogue, met en scène des tables en bois massif, réputées pour leur robustesse et leur facilité d'entretien. S'il y a des économies à faire, elles se feront de préférence au détriment des pieds, que le client voit peu, et au profit des plateaux, qui doivent refléter l'image du restaurant. « De plus en plus de restaurateurs, y compris sur le fooding, font désormais appel à des architectes d'intérieur, souligne Éva Souedet, responsable de la filiale française du groupe allemand Go In. Ce qui entraîne, et c'est tant mieux, une recherche approfondie et juste sur le style du restaurant et sur le mobilier qui lui correspond. »
Le bois, une matière qui rassure
Revisité à la mode du design scandinave, le style vintage met en avant le bois (chêne, hêtre ou frêne selon le budget dont dispose le restaurateur). Celui-ci se présente sous des teintes de plus en plus claires, jouant sur son aspect brut et sur des effets de matières très marqués. « C'est aussi une manière pour les restaurateurs de rassurer leur clientèle en les invitant à manger sur une table solide et agréable à toucher », indique Sophie Milcent, responsable marketing chez Vauzelle. Il est vrai que les nappes, voire les sets, il y a quelque temps très tendances, ont globalement disparu du paysage de la restauration, hormis sur certaines tables de chefs étoilés.
Une tendance chasse l'autre
D'autres styles s'affichent actuellement en bonne position. Le plateau en métal, même s'il offre un aspect assez froid, est très prisé dans les ambiances contemporaines pointues. Le marbre fait également quelques incursions dans des espaces de restauration où l'intérieur est largement ouvert sur l'extérieur. Mais c'est sans conteste le stratifié qui risque de s'imposer en force dans les prochaines années. « Ce matériau était jusqu'à présent limité en termes de coloris et de décors, poursuit Sophie Milcent. Ce n'est plus le cas. Aux noirs, gris et blancs classiques, s'est ajoutée une palette complète de couleurs, plus ou moins vives, et de décors très variés. » Ces panneaux à base de feuilles de papier kraft superposées et imprégnées de résine présentent des épaisseurs limitées à 18 mm. Ils offrent donc l'avantage d'être relativement légers, tout en étant très résistants, puisqu'ils peuvent même être installés à l'extérieur. Dans un environnement où les cycles de changement du mobilier de restauration ont tendance à se raccourcir (entre trois et sept ans en moyenne), cette solution offre la possibilité de changer de décor plus souvent, et à moindre coût.
« De plus en plus de restaurateurs, y compris sur le fooding, font désormais appel à des architectes d'intérieur. Ce qui entraîne, et c'est tant mieux, une recherche approfondie et juste sur le style du restaurant et sur le mobilier qui lui correspond. » Éva Souedet, responsable de la filiale française du groupe allemand Go In