Parmi les faits reprochés, des raisins, issus des parcelles de Julienas, ont été vinifiés, en 2004, pour une partie en Juliénas, mais également en Saint-Amour et en Morgon, autres crus du Beaujolais. Ces pratiques ont été dénoncées dans un rapport par la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF). Les volumes incriminés portent sur quelques 690 hectolitres de crus et 1 200 à 1 400 hectolitres de beaujolais village de la récolte 2004. Toutefois, une fois l'erreur de vinification constatée, aucune des cuves n'a été embouteillée, ni commercialisée.
Sylvain Dory, ex-directeur du site de Lancié, qui a démissionné en août dernier, reconnaît les "glissages d'appellation", relevant la qualité médiocre du millésime 2004, les importants écarts de production ainsi que les lourdes charges de travail et le manque d'effectifs, ayant débouché sur des erreurs. "Il n'a jamais été dans mon intention de tricher", précise-t-il.
Georges Duboeuf redit sa confiance dans son maître de chai et souligne qu'il n'avait pas connaissance de ces pratiques, bien que surveillant de près ses chais. Son avocat, maître André Soulier, fait d'ailleurs valoir "Qu'on ne commet pas un délit pour un volume représentant 0,5 % du négoce de la maison " et plaide la relaxe.
Néanmoins, le procureur a requis six mois de prison avec sursis et 40 000 € d'amende à l'encontre de Sylvain Dory et 150 000 € d'amende à l'encontre de la SA Georges Duboeuf.
Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 4 juillet prochain. Le journaliste Bernard Pivot, les chefs étoilés Paul Bocuse et Pierre Troigros ainsi que les viticulteurs de l'appellation sont venus apporter leur soutien à Georges Duboeuf, qui représente une locomotive pour l'économie régionale.