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Longtemps considérés comme des « vins de secours », les rosés s'imposent depuis cinq ans comme une alternative moderne à la consommation classique de vin. Les ménages français en achètent davantage que de blancs pour leur consommation à domicile quand, parallèlement, leurs achats en vins rouges continuent à diminuer. Ainsi, la part de marché du rosé dans les ventes nationales de vin est passée progressivement de 8,4 % à 18,5 % entre 1991 et 2006 au détriment des blancs et des rouges. La consommation à domicile de rosé a franchi la barre des 7 litres par an et par ménage (7,15 litres) et connaît le même sort dans les principaux pays européens. En Grande-Bretagne, les rosés représentent 7,2 % de la consommation de vin avec des perspectives de croissance de 15 à 25 % par an. Aux Pays-Bas, ce sont eux qui tirent le marché avec une croissance prévisionnelle de 25 % d'ici à 2010 ! Même son de cloche chez nos voisins belges où les rosés décollent depuis 2005 et représentent 13,5 % de la consommation totale de vin. La restauration française ne fait pas exception à la règle, même si aucun panel ne permet encore de chiffrer le phénomène. « C'est vrai qu'à une époque le rosé était synonyme de non-choix. Mais ce n'est plus le cas », affirme Jacques Boudin, restaurateur sommelier, patron de l'Atelier des Compères à Paris (lire p. 24). La carte de son restaurant, comme de nombreuses tables désormais, en propose de trois à cinq références, parfois plus. Même en hiver. « Ce n'est pas parce que le rosé est associé à une image presque subliminale de vacances que l'on ne doit pas en proposer toute l'année », insiste-t-il. Ce phénomène de dessaisonalisation émerge en restauration alors qu'il est largement entamé en grande distribution.
Comme toute vraie tendance, la « rosémania » est à la croisée de nombreux paramètres favorables. Tout d'abord, elle répond à l'évolution des mentalités des Français en matière de vin. Le professeur Maffesoli, sociologue et professeur à la Sorbonne, a même établi un lien entre rosé et grandes tendances sociétales. Selon lui, ce serait un vin de l'instant, de partage, un vin social sans compromis. Pas besoin de prendre un rendez-vous pour le boire, ce qui le met en phase avec les envies de plaisir immédiat de notre société. Toujours selon lui, « le rosé pourrait être l'un des produits[…]
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