Si la France reste le pays où l’on s’accorde la pause déjeuner la plus longue, celle-ci s’est considérablement réduite face à l’intensification du rythme du travail : elle est passée de 1h38 il y a 20 ans à 22 min en 2016. Malgré cette diminution, le break de la mi-journée reste un moment de détente et de convivialité pour 78% des sondés.
Déjeuner à l’extérieur est l’une des tendances adoptées par une petite partie des Français notamment grâce aux titres restaurants. Cependant, cette pratique très citadine ne concerne qu’1,3 million de salariés, selon la CRT (Centrale de Règlement des Titres).Les autres, 7 salariés sur 10, déjeunent sur leur lieu de travail. Et parmi les espaces choisis pour se restaurer, la tendance est à la cuisine d’entreprise. Pratique et économique, celle-ci est l’alternative plébiscitée/ souhaitée par 47% des répondants. Déjeuner dans cet espace est considéré par les sondés comme propice aux échanges (80%), agréable (80%), voire festif (59%). Créatrice de lien social, la cuisine est aussi pour 54% un outil de management qui contribuerait au dynamisme de l’entreprise et au bien-être des salariés.
Déjeuner sur son lieu de travail : une tendance de fond
Tu fais quoi pour le « dèj »? Pour 68% des salariés, la réponse à cette question est : « je reste au bureau ». Déjeuner sur son lieu de travail est donc une pratique dominante, notamment en Ile de France (85%) et pour la génération des 25-35 ans (75%). Cantine, salle de réunion, ou bien encore derrière l’écran d’ordinateur… La vraie attente des salariés se trouve du côté de la cuisine : 47% d’entre eux se déclarant favorable à l’idée d’y déjeuner. Effet de génération oblige : 55% des 18-24 ans sont preneurs d’une cuisine d’entreprise pour en faire un « espace de vie » à part entière.
Vie de cuisine : le nouveau rite collectif
Outre son aspect pratique et économique, la cuisine d’entreprise est plébiscitée pour son côté convivial (78%) et chaleureux (80%). Et les salariés interrogés vont plus loin. Pour les 1 289 sondés, la cuisine d’entreprise serait un lieu de sur-sociabilité, créateur de vrais moments de partage et d’authenticité. Elle aurait une fonction de structuration collective pouvant favoriser toutes sortes de lien allant du plus informel, à l’amitié… voir même, à l’amour. Alors que déjeuner avec son patron peut parfois s’avérer délicat, 67% des salariés sont prêts à considérer ce moment plutôt sympa s’il est pris dans la cuisine d’entreprise. Un moment crucial, révélateur de vérité où l’on se fait souvent une « autre opinion » de son manager puisqu’il permet de contourner la hiérarchie (41%). Lieu d’échange, d’information et de dialogue (64%), la cuisine d’entreprise s’impose comme le nouvel espace d’intimité et d’attention. Autrement dit, elle est un lieu « inspirant », presqu’un outil de management qui contribuerait au dynamisme de l’entreprise (54%), voir à la culture d’entreprise.
Cuisine d’entreprise : nouveau laboratoire à idées
Un tiers des salariés estiment que travailler dans une cuisine renforce la créativité de l’entreprise : il y aurait dans cet endroit une pulsion expressive qu’on ne trouve pas ailleurs. La cuisine d’entreprise est perçue comme un lieu éphémère, spontané, vivant et non pas figé, qui est en prise directe avec la vie. Toutes sortes d’activités viendraient s’inventer autour de la cuisine, qui devient un lieu d’agglutination dynamique, de happening, comparable à un réseau social probablement dans l’esprit des plus jeunes.
Source: Etude IXINA