Signe des temps, l'alimentation casher et halal essaime, et dans la foulée, la restauration éponyme. Si des enseignes comme Quick en France, Subway ailleurs, se sont lancées sur le créneau, ce n'est ni par hasard ni par erreur marketing, mais bel et bien par une réflexion pertinente. Primo, des indépendants l'ont fait avant eux sans attirer la foudre divine ; secundo, des fournisseurs, parmi les plus grands et les plus conventionnels, ont développé une vraie offre qualitative ; tertio, des consommateurs l'appellent de leurs voeux. Bref, c'est un mouvement logique qui fait écho à une évolution de la société.
Mais alors pourquoi ce silence généralisé autour d'un sujet qui pose la question du vivre, et donc du manger ensemble ? Jusqu'où, comment, dans quelles conditions pour ne pas exclure ni communautariser ? Le problème a déjà été soulevé dans les prisons ; certains préfèrent fermer les yeux, se boucher les oreilles et se taire en espérant que l'eau ne rebout. Il l'est dans les cantines scolaires, obligeant les opérateurs à se demander s'il faut prendre en considération les attentes de tous ou contourner intelligemment l'obstacle en mixant les genres et les propositions.
Alors attention. Ce n'est pas parce que l'on ne parle pas des choses qu'elles n'existent pas. Mettons plutôt le débat sur la table, et menons-le de façon transparente, dépassionnée, objective. À défaut, la parole sera laissée aux porte-drapeaux extrêmes, les décisions prises dans l'urgence et l'émotion. Donc sujettes à caution. À bon entendeur...