Les canards restent une dizaine de jours en zone de gavage.
En dépit des craintes qui planent toujours au sujet de la grippe aviaire et de l’arrivée du vaccin qui se fait attendre, les producteurs de foie gras restent confiants pour les approvisionnements de la fin de l’année.
Les producteurs de foie gras ne sont plus à une grippe aviaire près. Même s’ils reconnaissent que la dernière a généré pas mal de dégâts dans la filière… mais aussi leur a permis d’apprendre à vivre avec, en multipliant les précautions d’usage tout en investissant dans de nouvelles structures d’exploitation pour mettre à l’abri les canards en période de crise. « La densité actuelle correspond à 5 ou 6 canards par m2, rappelle Éric Dumas, président du Cifog, l’interprofession du foie gras. Des axes de réflexion sont d’ores et déjà engagés sur ce sujet pour limiter encore la densité, et avec elle les risques de contagion massive ».
Dans le Gers, berceau de la production de foie gras en France, les producteurs se montrent confiants pour la fin de l’année. La région n’a quasiment pas été touchée par la grippe aviaire, et de nombreux producteurs ont investi dans de nouvelles surfaces d’exploitation pour limiter la densité et mettre leurs volatiles à l’abri en cas d’alerte pandémique. « Même si les stocks se réduisent à une portion congrue, les fêtes de fin d’année ne devraient pas connaître de risques de pénurie », rassure Éric Dumas. Toutefois les chiffres ne mentent pas. Plus de 8 millions de canards n’ont pas été produits en 2022 sur les 25 millions prévus initialement et qui correspondent aux chiffres de 2021. La production 2022 s’est limitée finalement à 16,5 millions de canards gras (-50% par rapport à 2019). Une donnée qui devrait être identique en 2023, avec des stocks qui, de fait, auront du mal à se reconstituer avant plusieurs années.
Mais le sujet le plus préoccupant tourne aujourd’hui autour de la vaccination. Dans quelques jours, l’État communiquera le nom du laboratoire retenu après l’appel d’offres lancé il y a quelques mois. Deux vaccins avancent en tête des pronostics avec des protocoles différents, entraînant des coûts à charge pour la filière également distincts. Reste que globalement, la facture est estimée à 70 millions d’€ pour 40 millions de canards dont 20 millions sont dédiés à la production de foie gras. « La première année, la profession s’engage à financer la vaccination à hauteur de 7 millions d’€, indique le président du Cifog. Nous attendons donc de l’État un vrai coup de pouce pour le financement de cette campagne d’envergure ». Tout en espérant que l’épizootie ne s’invite pas à nouveau dans les campagnes françaises.
Juillet 2023