Les entreprises françaises de charcuterie utilisent 75% de la production de la filière porcine française.
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En attente d’une rencontre avec Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, la profession évalue à 17 le nombre de sociétés déjà en situation de défaillance économique.
« Nous plaidons pour que les coûts subis par nos entreprises puissent être légitimement répercutés et demandons aux distributeurs de diminuer leur marge, historiquement élevée sur la charcuterie pour assurer la viabilité des entreprises de charcuterie traiteur et préserver le consommateur, a déclaré Martine Leguille-Balloy, nouvelle présidente de la FICT (Fédération Française des industriels charcutiers traiteurs), à la veille de la rencontre avec le ministre Bruno Le Maire. C’est également une nécessité pour assurer la pérennité de la filière puisque 75% de la production nationale porcine est destinée à la charcuterie ».
Selon le rapport 2022 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges, l’évolution des marges se fait au profit des distributeurs et au détriment des entreprises de charcuterie, alors que ces produits sont les plus gros pourvoyeurs de marge nette (6,9% contre 2,3% en moyenne pour les autres rayons).
Constituées à 95% de PME, les entreprises françaises de charcuterie traiteur souffrent de la hausse du prix des pièces de découpe de porc (+15 à 20 % depuis janvier) qui s’ajoute aux surcoûts de l’énergie. Résultat, selon la Fédération, la trésorerie des entreprises s’est fortement dégradée (de -20% à -75%) tandis que les résultats d’exploitation ont baissé de la moitié quand ils ne sont pas négatifs. A ce jour, la FICT déplore déjà la défaillance de 17 entreprises.
Mai 2023