Tentaculaires les femmes ? Question de point de vue... Dans l'univers réputé macho de la politique, elles ont investi les listes électorales, scrutin binominal oblige ; dans le monde plutôt fermé de l'armée, elles ont fait accepter leur présence jusque dans les sous-marins nucléaires ; portées par les avancées sociologiques françaises, elles risquent fort de vouloir s'infiltrer davantage dans la restauration... Ou plutôt différemment, car si elles constituent la moitié des troupes du secteur, c'est plutôt comme serveuses, aides-cuisine, employées polyvalentes, autant dire tous ces métiers aussi indispensables que mal qualifiés, mal payés...
Au sommet de la pyramide, il faut de bonnes jumelles pour apercevoir les personnalités du sexe hypothétiquement faible : chez les maîtrises de restauration, elles représentent moins du quart des effectifs, chez les cadres, guère plus, et chez les étoilés, moins de 3% ! C'est dire l'énorme morceau de pain qui reste sur la planche ; pour l'avaler, les femmes doivent avoir le ventre gros, le coeur accroché et la personnalité affirmée. À considérer leur forte proportion dans les écoles de la filière, ce n'est pas ce qui manque... C'est bien, d'autant qu'elles ont pour elles leur capacité « à apporter de la rondeur et de la générosité dans la cuisine », et leur compréhension affinitaire d'une cible de choix : les consommatrices ! Avec un budget dévolu à la CHD inférieur à celui des hommes, elles sont un vivier de croissance ; les fournisseurs s'y plongent, la restauration observe... L'évolution des professionnelles suivra. Peut-être !