Robots, chatbots, assistants virtuels…le secteur de la restauration n’échappe pas à la place grandissante de l’intelligence artificielle dans la société.
Petit à petit, l’intelligence artificielle investit le secteur de la restauration. « L’appétence du secteur pour les chatbots est encore trop simple et les investissements assez faibles, constate Thomas Sabatier, CEO de Chatbot Factory. Pourtant, ils pourraient apporter beaucoup lors des trois temps forts de l’expérience client que sont la recherche et la recommandation d’un établissement, la relation de long terme qui permet de créer dans le temps un historique du client avec des informations de plus en plus fines sur ses goûts et enfin, la digitalisation de la commande et de la réservation. Le chatbot est un service accessible, facile d’utilisation, flexible, et qui supprime la dernière barrière à savoir l’interface, en utilisant le langage naturel. » Avec autant de qualités, toutes les générations devraient être conquises.
Si Elior Group a mis en standby ces projets d’intégration de chatbots estimant que la technologie actuelle n’était pas encore assez fine pour s’adapter aux différents types de personnes, Frédéric Lézy, directeur expérience digitale client du groupe est convaincu de l’intérêt de l’intelligence artificielle. «Elle va permettre de prendre en charge des tâches à faible valeur ajoutée et dégager ainsi du temps afin d’améliorer le service client, précise-t-il. Nous l’utilisons aussi dans le cadre d’un outil prédictif développé avec la start-up Predictive Layer afin de connaître le trafic et le taux de prise d’un restaurant ainsi que les préférences de consommation des convives. Son rôle est de détecter les changements de contexte et de s’y adapter. Nous sommes en phase de test d’une solution qui combine un système auto-apprenant et le machine learning (processus par lequel une machine apprend à partir d’exemples). Dans l’avenir, nous obtiendrons un employé augmenté accompagné d’assistants au quotidien. Aujourd’hui, le système passe encore par une interface web qui restitue les données au gérant mais le but est que l’interface soit intégrée au système d’information.»
Cet outil aura des incidences sur le gaspillage alimentaire, les approvisionnements, la préparation des menus. Une évolution possible grâce à l’absorption colossale de données gérées avec une énorme puissance de calcul. Et l’homme dans tout cela ? « L’intelligence artificielle et la réalité augmentée avec l’analyse de la data, est une des technologies qui va impacter la restauration d’ici à 2025, analyse Thibaut Chaumais, directeur des ventes d’Oracle Hospitality. La génération Y veut être reconnue en tant que personne unique, il faut donc répondre à une demande d’individualisation extrême. Mais à mon sens, l’humain sera toujours bien présent. »