De g. à dr, Guillaume de Marcellus, dg, et Camille Delettrez, directrice marketing de C10
Après une année 2022 positive, le premier réseau indépendant de distributeurs-grossistes multiplie les chantiers, notamment RSE, pour essayer de donner des couleurs à une année 2023 potentiellement à risque.
Une très belle année 2022 en chiffre d'affaires, moins en volume
« Le réseau C10 va bien, estime Guillaume de Marcellus, tous nos adhérents ont réussi à passer la période de Covid, grâce au côté entrepreneurial qui est dans leur ADN ». Il n'empêche, les négociations avec les fournisseurs ont été particulièrement longues -certaines hausses étant, selon le dg, parfaitement injustifiées N.D.L.R-, les ruptures nombreuses, le volume d’affaires flat... mais pas le chiffre d’affaires. Il s’est élevé à 1,5 milliard d’euros, en hausse de 9,4 % vs 2019, « pour moitié liée à l’inflation, pour l’autre au mix produit », ajoute Camille Delettrez, directrice marketing. Une petite gageure que cette hausse du chiffre d'affaires -post-Covid, 10000 points de vente clients ont disparu-, mais qui a été rendue possible par le triptyque belle saison estivale, engouement pour les fêtes et manifestations et climat exceptionnel.
Des performances disparates en fonction des catégories de produits
- La bière, 45 % du chiffre d’affaires du grossiste-distributeur, a réalisé une performance relativement bonne, avec une hausse de 7,4 % en valeur vs 2019, mais une baisse de - 2% en volume, liée notamment à la perte de vitesse des bières de soif.
- Les spiritueux ont surperformé, avec 43 % en valeur, 32 % en volume. Ils représentent désormais 9 % du CA de C10 contre 7 % il y a 4 à 5 ans.
- Le café : avec 5 à 6 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, le café est à la peine, avec -4,4 %. En cause « un déplacement vers une consommation nomade et le déploiement d’acteurs régionaux qui ne passent pas par nos adhérents », précise Camille Delettrez.
- La catégorie des eaux, entre 8 et 9 % du chiffre d’affaires, est flat. Elle s'est retrouvée limitée par les ruptures chez les minéraliers et les négociations très compliquées.
Et quel scénario pour 2023 ?
Pas de boule de cristal, mais le dirigeant de C10 imagine que, portée par la premiumisation, la croissance en valeur devrait être de 5 à 6 %, dans une année plus morose vu le contexte inflationniste, sanitaire, social, environnemental… Que le distributeur aborde avec plusieurs chantiers en ligne de mire : les achats les plus responsables possibles, l’accélération de la transformation digitale, le renforcement de la démarche RSE.
La transformation digitale se poursuit
Alors que depuis 4 ans, le distributeur a investi 3 M€ sur le digital, « nous mettons des moyens à disposition, comme ce portail client grâce auquel nos adhérents peuvent proposer la commande en ligne à leurs clients». Avec 2000 clients dessus, un panier moyen de 950 €, son objectif -élargir l’amplitude horaire de la prise de commande- est rempli puisque 20 % des commandes sont passées le week-end et entre 20h et 6 heures du matin. Ce portail va être transformé en outil commercial avec CRM et programme de fidélité pour les adhérents, et support de prospection et de publicité pour les industriels. Quant à la marketplace professionnelle Marchandiz chargée de délivrer aux points de vente CHR tout ce dont ils ont besoin via 48 marchands, 48000 références, elle va être intégrée elle aussi sur le portail, « avec une offre régionale en cohérence avec nos adhérents ».
La RSE en ligne de mire, avec 4 axes
Alors que C10 a défini 4 chantiers RSE -charte d’achats responsables, réduction de l’empreinte logistique, capitalisation sur l’humain et gestion des déchets-, elle est en train d’élaborer avec CPV un outil de bilan carbone, qui devrait être terminé d’ici à 2 mois, utilisé dans la foulée par les adhérents et le bilan dressé d'ici à 2024. Le distributeur a investi sur cet outil, les adhérents paieront une part faible « car ce qui est gratuit n’a pas de valeur », estime Guillaume de Marcellus.
Côté produit, l'offre "la plus responsable possible" passe par exemple par cette toute nouvelle solution d’eau filtrée sous marque propre, H2POP, -un mix machine (fabricant Celli) + carafe-, « une vraie transformation pour nos adhérents », mais qui permet d’être plus vertueux et à laquelle l'équipe croit beaucoup. Par ailleurs en mai, une nouvelle référence sera ajoutée à Jus de rêve, la marque de jus de fruits bio C10, qui se fixe comme mission de sortir une gamme de vins responsables, réfléchit à lancer une nouvelle bière etc.
Une offre BtoC via Comptoirs des vignes
« J’aime aller chercher de la croissance dans un métier que je ne connais pas », explique le dg, c’est dans cet esprit qu’ont été créées les caves Comptoirs des vignes, dont la 54ème vient d’ouvrir dans le centre commercial Gaité à Paris. « Nous avons 6 projets en analyse pour cette année ». En moyenne, ils réalisent 2 ans après leur ouverture 400000 € de chiffre d’affaires, l’objectif est de passer à 500000, soit un chiffre d’affaires à périmètre constant en hausse de 17 % vs 2019. Un nouveau site e-commerce va être lancé pour que les points de vente proposent du click and collect et la livraison à domicile centralisée depuis la plateforme sera lancée.
Février 2023
La carte d'identité de C10
- 1,5 milliard € de chiffre d'affaires en 2022, en hausse de +9,4 % vs 2019
- 94 adhérents
- 45 personnes au siège
- 1 plateforme logistique à Santeny, en partenariat avec Dachser
- 230 entrepôts
- 82000 points de vente clients
- 50000 références produits
- 35 marques propres
- 1 institut de formation
- 54 caves les Comptoirs des vignes
