Rendez-vous convivial indissociable de l’arrivée des beaux jours, l’apéritif est un moment porteur de la saison estivale : de mai à septembre, la consommation de boissons apéritives augmente de 25 % à 30 % par comparaison avec le reste de l’année, en 2019, selon la société d’études NPD Group. En 2019, le segment de la restauration à table a vu la dépense moyenne d’une visite incluant un temps d’apéritif (consommation d’une boisson en dehors ou en amont du repas) faire gonfler le ticket d’environ 25 % par repas (contre 20 % en 2016), avec une addition passant de 12,20 € à 15,40 €. Ce moment de convivialité représente une véritable aubaine pour les restaurateurs, qui s’empressent de développer leur offre, notamment en soirée où une visite sur deux comporte une boisson alcoolisée. Et ce qui était vrai l’année dernière l’a aussi été en 2020 : parce qu’il se prend volontiers en terrasse et sur une durée moins contrainte qu’un dîner par exemple, l’apéritif a été l’un des premiers moments à retrouver des visites, et de la fréquence, depuis la reprise d’activité.
Plus encore que d’autres moments de la journée, c’est par la boisson que se déclenche la visite. Et en la matière, la bière s’est imposée dans les préférences ces dernières années, au détriment du vin par exemple, sauf chez les plus de 55 ans qui ont une meilleure connaissance de ce domaine, doublée d’un pouvoir d’achat plus élevé. Tandis que les visites en restauration commerciale ont progressé de 6 % entre 2015 et 2019, la consommation de boissons alcoolisées a stagné sur la même période. Chez les moins de 34 ans, seulement une visite sur trois dans un établissement de restauration à table entre 16 heures et 21 heures donne lieu à un achat de boisson alcoolisée.
Dans ce contexte de statu quo, la bière fait figure d’exception. Portée en partie par les retransmissions d’événements sportifs et le développement des microbrasseries, elle a le vent en poupe, notamment chez les plus jeunes… Lorsqu’ils consomment des boissons alcoolisées : les moins de 34 ans ne représentent que 27 % des visites avec apéritifs alcoolisés en 2019, contre 31 % quatre ans plus tôt. « On observe un changement lent mais sûr dans le choix des boissons apéritives commandées, souligne Maria Bertoch, spécialiste Foodservice The NPD Group. Sensibles aux questions de bien-être et de santé, les plus jeunes optent de plus en plus pour des boissons sans alcool à l’apéritif, comme les « virgin cocktails » ou autres options rafraîchissantes sans alcool récemment apparues sur le marché (+17 % en volume entre 2015 et 2019). Une tendance contraire chez les plus de 55 ans qui ont vu progresser de 33 % à 40 % en quatre ans leur part de visites avec apéritif alcoolisé ou consommation d’alcool au cours du repas. »