Sacré pavé dans la mare lancé par l'Afssa. Dans son avis rendu public mercredi 3 mars en fin d'après-midi, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, qui avait été saisie en août 2003 par la Direction générale de la santé, estime en effet que la collation du matin «de par sa composition, son horaire, son caractère systématique et indifférencié, n'est pas justifiée et ne constitue pas une réponse adaptée à l'absence du petit déjeuner ». Selon l'Agence, cette prise alimentaire serait même à l'origine d'un excès calorique favorisant la prévalence de l'obésité. Elle constitue également « un contre-message nutritionnel » incitant à une multiplication des prises alimentaires, à un acte de consommation déconnecté de la sensation de faim, et finalement à une « déstructuration des rythmes alimentaires ».
La distribution du lait à l'école n'est pas plus justifiée selon l'Agence. « D'une part, indique-t-elle, il n'existe pas d'insuffisance d'apport calcique au sein de la population concernée par la collation du matin, (et) d'autre part, les collations à base de lait représentent une part trop importante de la ration calorique journalière ».
L'Agence ne se limite à la critique, elle émet aussi plusieurs recommandations. Elle propose en particulier d'instaurer un petit déjeuner pour les enfants qui ne l'auraient pas pris; de distribuer des fruits à l'école dans le cadre de repas structurés; de regrouper mensuellement les goûters d'anniversaire. Et enfin, de développer des actions de communication et d'information auprès de l'ensemble des acteurs du milieu scolaire pour qu'ils s'approprient les arguments démontrant le caractère injustifié et inadapté de la collation du matin.
Ce diagnostic étant posé, il devra maintenant être évalué par la communauté scientifique et débattu par les acteurs de la santé publique et de la restauration scolaire, afin d'aboutir assez vite à un consensus. Il restera ensuite à l'Etat à prendre, sans trop attendre, les dispositions qui s'imposent.
jfvuillerme@neorestauration.com
Pour télécharger l'avis de l'Afssa : www.afssa.fr