Guerre en Ukraine et dérogations d’étiquetage : éviter les ruptures tout en garantissant la sécurité sanitaire et la transparence de l’information aux consommateurs
A l’issue d’une réunion à Bercy, la DGCCRF et le Ministère de l’Economie des Finances et de la Relance ont présenté le cadre des futures dérogations d’étiquetage qui seront accordées dans les prochains jours sur certains emballages de produits alimentaires, pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine et des problèmes d’approvisionnement ainsi engendrés. Agriculteurs, industriels, consommateurs et pouvoirs publics se sont accordés pour mettre en place cette solution afin de continuer à produire, assurer l’approvisionnement des rayons, tout en maintenant la sécurité sanitaire et l’information des consommateurs.
Compte tenu des tensions d’approvisionnement liées à la suspension des exportations de certaines matières premières en provenance d’Ukraine, les opérateurs du secteur alimentaire sont confrontés à des difficultés majeures de sourcing depuis plus d’un mois, notamment sur les dérivés du tournesol. Cela concerne plus particulièrement l’huile, présente dans de nombreux produits de grande consommation (huile en bouteille, margarine, sauce, chips, frites, produits panés, biscuiterie, panification, conserves à l’huile, plats cuisinés, viandes marinées …) et intervient dans un contexte de fortes tensions sur les approvisionnements de matériaux d’emballages. Pour palier l’absence de certaines matières premières et pour continuer à nourrir les Français, les industriels sont contraints de modifier partiellement les recettes, dans un laps de temps incompatible avec l’impression de nouveaux emballages.
Face à cette situation inédite, les pouvoirs publics ont accordé une flexibilité dans la mise en oeuvre de l’étiquetage de certaines denrées alimentaires, après concertation entre les professionnels du secteur et les associations de consommateurs. En pratique, chaque opérateur concerné doit soumettre à la DGCCRF une demande de dérogation dans l’attente de la modification de l’étiquetage de ses produits. Les dérogations acceptées sont accordées pour une durée de 6 mois maximum à compter de la date de la demande. Elles feront l’objet d’un réexamen au bout de 3 mois.
Une information visible et lisible sera apportée directement sur l’étiquetage des produits dans les cas suivants :
- introduction d’un allergène
- introduction d’un ingrédient OGM
- allégations environnementales suivantes qui ne seraient plus respectées du fait du changement de recette : « sans huile de palme », « sans OGM », « nourri sans OGM », « issu de l’agriculture biologique ».
Dans les autres cas, une indication visuelle sur le produit permettra aux consommateurs de repérer les produits ayant fait l’objet d’une dérogation d’étiquetage. Eu égard aux contraintes techniques, ces marquages seront progressivement apposés sur les produits au cours des deux prochains mois.
Aujourd’hui, plus que jamais, la priorité absolue des entreprises alimentaires est d’assurer une sécurité totale dans les process de fabrication et d’apporter aux consommateurs un haut niveau d’information sur les produits qu’ils consomment au quotidien.