La nouvelle, tombée ce mardi 2 décembre 2003 sous la plume de Vincent Mourre, président de Toastissimo France, annonçait que l’enseigne de sandwicheries passait, selon les termes du communiqué, sous le giron du groupe d’Olivier Bertrand. « Les actionnaires majoritaires de Toastissimo France venant de finaliser la cession de leur participation au groupe de restauration Bertrand et nommant du même coup un nouveau président en la personne de Pierre Jolivet ».
« Faux, archi-faux ! », répondait vivement Olivier Bertrand à Néohebdo mercredi 3 décembre dans la matinée, réagissant à cette information, « Nous n’avons pour le moment pris que 10 % du capital de Toastissimo ! Et rien, aujourd’hui, et à ce stade des négociations, ne permet d’affirmer que nous irons plus loin. Alors, avancer que nous avons pris le contrôle de l'enseigne est inexact. »
Le patron du groupe éponyme, qui compte aujourd’hui une dizaine de restaurants à thème à Paris, la Brasserie Lipp, les cafétérias Eris, des franchises Quick, une poignée de sandwicheries Bert’s et plusieurs hôtels, n’a cependant pas caché sa volonté de monter en puissance, voire de prendre la majorité des parts de cette enseigne si, et seulement si, un certain nombre de conditions et de garanties étaient réunies. Quant à la nomination de Pierre Jolivet, elle relève d’une décision de tous les actionnaires et non du seul fait du groupe Bertrand.
Olivier Bertrand n’a pas caché, il est vrai, son intérêt pour Toastissimo, « un très bon concept qui, selon lui, recèle un fort potentiel et qui a besoin d’évoluer ». Avec un positionnement tarifaire bien inférieur à Bert’s, elle constituerait en tout état de cause un bon complément de gamme dans un portefeuille de marques aujourd’hui bien étoffé.
Toastissimo exploite à l’heure actuelle 25 restaurants dont 11 en propre et a réalisé en 2002 un CA de 10,8 M€. La clé de voûte du concept est le pain, produit par ses propres compagnons boulangers, à partir d’une recette maison à base d’huile d’olive et de gros sel. Il est toasté devant le client et décliné en treize variétés.
Vincent Mourre, nommé à la tête de Toastissimo France il y a dix-huit mois, n’a pas manqué de souligner le travail accompli depuis : notamment l’amélioration des marges de l’entreprise au second semestre 2002, la progression de plus de 25 % des bénéfices opérationnels des restaurants en propre dans un contexte de baisse de CA supérieure à 7 %, une perte opérationnelle divisée par six en l’espace d’une année pour atteindre aujourd’hui un quasi-équilibre et des accords conclus notamment avec le groupe Elior.
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