
Par Jean-Charles Schamberger Rédacteur en chef
© PHOTO : LÉA CRESPI
Tous proposent des perspectives attrayantes. Le premier suggère une « véritable expérience professionnelle qui puisse servir de tremplin pour l'avenir », le deuxième évoque une « véritable évolution à la hauteur des ambitions des collaborateurs, en fonction des opportunités offertes » et le troisième, des « possibilités d'évolution à court et moyen termes ». De tels horizons, tirés des argumentaires de quelques grands groupes d'hôtellerie et de restauration qui participaient récemment à une semaine de recrutement, ont de quoi attirer l'attention de nombreux candidats à l'emploi... Ces employeurs qui veulent fidéliser leurs recrues, à condition bien sûr qu'ils joignent le geste à la parole, semblent faire encore figure d'exception. C'est la réflexion qui vient à l'esprit alors que l'hôtellerie-restauration se distingue - toujours - par un énorme turn-over de ses effectifs.
En effet, selon l'Insee qui se base sur des chiffres couvrant la période 1991-2002, ce secteur affiche le plus fort taux de mobilité, avec un score de 26,5 %. Loin devant son successeur immédiat, celui des « arts, spectacles et activités récréatives », qui pointe à 19,6 %. En d'autres termes, à une date donnée, plus du quart des salariés de l'hôtellerie-restauration ont quitté leur établissement employeur une année plus tard. Bien sûr, il ne faut pas interpréter cette déperdition de façon totalement négative, puisque 1,6 % d'entre eux travaillent ensuite dans un autre établissement de la même entreprise (ce que les statisticiens qualifient de mobilité interne) et que 14,6 % s'évadent vers une autre entreprise (mobilité externe emploi/emploi). Il n'empêche : 10,3 % se retrouvent au chômage - soit, là aussi, le plus fort taux de tous les secteurs. Pas très flatteur pour des métiers qui affirment offrir des perspectives de carrières... Parler alors de forte rotation de main-d'oeuvre est bien le moins, mais ce n'est pas non plus une réelle découverte. Ce secteur se caractérise[…]
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