Eureden prépare son marché

Pour exister sur le marché, et disposer de capacités d’investissement suffisantes, pas le choix, il faut grossir. C’est ce que laisse entendre Serge Le Bartz, président d’Eureden. « Nous investissons entre 70 à 75 millions d’€ chaque année, explique-t-il. Mais les défis sont grands pour maintenir et développer les filières agroalimentaires en France et à l’international, c’est-à-dire défendre une souveraineté alimentaire et une alimentation de qualité ». Avec ses 18 500 adhérents et ses 40 sites d’exploitation (dont 3 en Espagne et un en Hongrie) pour 3,3 milliards d’€ de chiffre d’affaires (dont 140 millions pour la RHD avec de belles perspectives de développement notamment en restauration chaînée), la coopérative née il y a trois ans de la fusion de Triskalia et du groupe d’Aucy doit faire face à de multiples enjeux entre la gestion des ressources naturelles et notamment de l’eau, le nombre d’exploitations qui se réduit (1 installation pour 3 départs), et les importants investissements à réaliser pour maintenir une production locale de qualité et innovante. A noter qu’Eureden bénéficie également d’un savoir-faire en matière de distribution puisque le groupe dispose par ailleurs d’un réseau de 120 magasins à l’enseigne Magasin Vert ou Point Vert dont certains distribuent les produits de la coopérative.

Soucieuse d’entretenir un savoir-faire multiple, la coopérative vient de lancer sous la marque Cocotine destinée à la restauration un « œuf parfait » vendu en coquille et déjà cuit à basse température. Il suffit de le réchauffer quelques minutes pour obtenir un œuf crémeux qui se décline en tartine ou salade. A destination de la restauration collective et notamment des Ehpad, elle avait déjà innové l’année dernière avec un œuf à la coque. Sous la marque D’Aucy Food Service, Eureden lance aussi cet été quatre recettes de tartinables, betteraves, tomates, carottes et poivrons à conserver à température ambiante pour des utilisations très variées, depuis les sandwiches jusqu’aux verrines en passant par les bowls.

Alors que de nombreux mouvements se profilent en France et à l’étranger sous l’effet de l’inflation et de la redistribution des marchés, Eureden entend acquérir rapidement des entreprises dont le niveau de chiffre d’affaires se situe entre 80 et 100 millions d’€, « et qui exploitent déjà au moins une marque locale », souligne Serge Le Bartz. La coopérative qui travaille à la fois avec la GMS (sous la marque Paysan Breton notamment) et la restauration (avec les légumes et les ovoproduits) maîtrise tout à la fois le frais, l’appertisé et le surgelé sur les segments des fruits et légumes, de la viande et des ovoproduits. Elle vient d’acquérir la société André Bazin, spécialiste de la transformation des produits de viande, qui complète le savoir-faire de sa filiale Aubret, implantée sur les marchés du lardon et du jambon. L’appel est lancé et il pourrait être déjà entendu en France et aussi du côté des Pays de l’Est, voire de l’Amérique du Sud.

Juillet 2023