Un apport supplémentaire de vitamines et de minéraux anti-oxydants, consommés pendant huit ans à « petites doses » (nutritionnelles et non pharmaceutiques), sous forme de pilule quotidienne unique, a réduit de 31 % les cas de cancers chez les hommes ayant participé à l'expérience et de 37 % leur mortalité.
C'est l'enseignement majeur révélé par le docteur Serge Hercberg, directeur de recherche à l'Inserm et coordonnateur national de l'étude Suvimax, lors de la publication des résultats de cette enquête nationale, le samedi 21 juin, lors d'une grande manifestation au stade Roland-Garros, organisée avec le concours de Sodexho, partenaire, restaurateur et animateur de la journée.
Cette réduction du risque de cancer concerne la plupart des cancers, principalement digestif, ORL, respiratoire, et de la peau. Par ailleurs, « en extrapolant cette réduction du risque de cancer de 31 %, ce serait plus de 40 000 cancers qui pourraient être évités chaque année chez les hommes, tous âges confondus, et, au minimum, 12 000 par an », a calculé le docteur Hercberg, interrogé par l'AFP (Agence France Presse).
En revanche, aucun effet mesurable sur le cancer chez les femmes n'a été observé. Mais il est vrai que celle-ci tireraient d'emblée les bénéfices d'une alimentation mieux adaptée, car plus riche en fruits et légumes, et en produits laitiers. Enfin, aucun effet mesurable n'a été observé sur les maladies cardiovasculaires, mais cette fois chez les deux sexes.
Les responsables de l'étude ont pris soin d'indiquer qu'une alimentation équilibrée, en particulier riche en fruits et légumes, procurent facilement les doses de vitamines et de minéraux anti-oxydants intégrées dans la pilule qu'une partie de la population Suvimax a ingéré (l'autre partie ingérant une pilule placebo). L'efficacité des nutriments utilisés dans l'étude serait même probablement meilleure sous forme naturelle, et donc au sein d'aliments, comme les fruits et les légumes. D'autant que les aliments contiennent beaucoup d'autres éléments protecteurs comme les fibres, les vitamines du groupe B ou encore des polyphénols (dans les raisins, céréales, légumes secs, thé, café, et vins)
Serge Herberg a reconnu qu'il craignait « une dérive commerciale » en faveur d'une supplémentation nutritionnelle systématique, à base de « pilules miracles ». Les doses utilisées, qui pourraient d'ailleurs selon lui se révéler néfastes si elles étaient consommées dans un autre contexte que cette étude, n'ont été employées que pour les besoins de la démonstration.
Environ 13 000 personnes ont participé à l'étude Suvimax (pour SUpplémentation en VItamines et Minéraux Anti-oXydants) lancée en octobre 1994. L'objectif spécifique de l'étude était « d'évaluer l'efficacité d'une intervention nutritionnelle (en l'occurrence un apport supplémentaire de vitamines et minéraux antioxydants) sur la prévention des cancers et des maladies cardio-vasculaires ischémiques ».
Les résultats complets de l'étude Su.vi.max (Supplémentation en Vitamines et Minéraux anti-oxydant) seront disponibles sur le site : www.suvimax.org
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