Depuis trois ans, l'échalote française, qui est un plant, est menacée par la concurrence déloyale que lui porte un produit de semis mis au point par un semencier néerlandais, expliquent les plaignants. La société Bejo a en effet réussi à créer et mettre en marché un hybride par un croisement d'échalote et d'oignon. Outre le fait que ses coûts de production sont bien moindres que ceux de la véritable échalote, l'affaire est d'autant plus gênante pour les producteurs d'échalote que la variété en question bénéficie de l'inscription - par erreur, arguent les Français - au catalogue européen des variétés de fruits et légumes autorisées à la production et à la vente. D'où une plainte déposée auprès de la Commission européenne, à Bruxelles en avril 2000, par les différents groupements de production français, rejoints d'ailleurs par un producteur néerlandais d'authentique échalote, pour faire retirer cette fausse échalote, improprement appelée « échalote de semis » et concurrençant l'authentique, essentiellement sur les marchés export.
L'affaire n'a toujours pas trouvé son dénouement et c'est désormais une course contre la montre qui s'engage pour les producteurs d'échalotes qui aimeraient rapidement obtenir la radiation de ce produit de semis, avant que cette bataille sur l'authenticité ne se traduise par de lourds dégâts économiques dans les exploitations et menace la pérennité de ce produit de tradition.