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Un tiers de nos compatriotes nourriraient le désir de devenir son propre patron, et un sur cinq souhaiterait se lancer à court terme. Mais quelles sont les motivations de ces Français candidats à la création d'entreprise ? C'est ce que nous révèle la récente étude menée par CSA-Franchise Expo.
« L'esprit d'entreprise peut être viscéral. » C'est en tout cas ce qu'a ressenti Éric Wanderscheid, 38 ans, qui, dès l'âge de 21 ans, s'est impliqué dans diverses sociétés. Franchisé Subway depuis 2008 à Paris, il compte bien aller plus loin avec ses associés : de nouvelles ouvertures et master franchises sont au programme. Le goût de créer est mesurable, chez lui, dans ce besoin « d'assouvir un vivace désir d'entreprendre ». Avec ses quatre unités Speed Rabbit à Rennes, Benoît Gennevée abonde largement dans ce sens. Pour lui, il s'agit d'un véritable moteur. Un esprit d'entreprise qui se ressent tout particulièrement parmi les non-salariés : 40 % sont prêts à créer une nouvelle structure.
D'après l'enquête CSA Franchise Expo réalisée auprès de 1 500 personnes, et qui peut s'appliquer, pour l'essentiel, aux franchisés de la restauration franchisée, le profil type du créateur potentiel est une personne jeune et célibataire. Elle possède un Bac + 2 et vit principalement en Ile-de-France et en Champagne-Ardenne, ou en PACA et dans le Sud-Ouest. Dans l'ensemble, les individus interrogés manifestent le désir d'une vie meilleure, qui ne se traduirait pas spécifiquement par une hausse de revenus. Une majorité évoque, comme première motivation, la possibilité d'exprimer ses compétences. Autre élément instructif : dans la moitié des cas, les Français souhaitent créer leur entreprise seuls. Dans la catégorie des travailleurs non salariés, on envisage plutôt, à 62 %, une création avec un(e) associé(e).
Gare aux risques financiers
Des freins à la création ont toutefois été détectés : l'incertitude de l'avenir (66 %) et une méfiance affichée face aux risques financiers (59 %). Sophie Bonno, franchisée Pomme de Pain depuis fin 2006 à Toulouse, et à Rouffiac-Tolosane depuis 2007, confirme. « Mieux vaut démarrer sans crainte et ne pas hésiter à négocier dès le départ sa ligne de découvert avec le banquier ! » Car si 44 % des candidats à la création d'entreprise ont le sentiment de connaître les dispositifs d'aide à la création, ils ont en revanche des difficultés à estimer l'apport financier nécessaire. « Quand on s'apprête à investir, on évalue toujours les besoins à la baisse. Il faut ensuite bien gérer en intégrant tous les paramètres qui ne sont pas perçus par tout le monde... à commencer par les taxes multiples qui doivent être honorées ! », commente Yohann Realland, franchisé Brioche Dorée depuis 2007 dans la région rennaise.
Les Français répondent dans 19 % des cas qu'ils pourraient franchir le pas de la création dans les prochaines années. Ce taux passe à 25 % s'ils sont accompagnés par une enseigne. En écho, Benoît Gennevée, le franchisé Speed Rabbit, explique : « Un futur franchisé est un entrepreneur qui veut créer et développer sa propre affaire. Il peut réaliser son projet de vie avec l'appui d'une enseigne, qui contribue à la dynamique d'ensemble. » D'où l'évident intérêt du tandem et son attractivité.
L’appui d’un réseau solide
Confortant cette idée, les raisons ayant incité des entrepreneurs à monter leur entreprise en franchise sont la sécurité et le bénéfice d'image auprès des consommateurs. « La franchise est un garde-fou qui facilite la participation du franchisé à une aventure humaine et économique », confirme Éric Wanderscheid (franchisé Subway). Et Yohann Realland (la Brioche Dorée à Rennes) d'ajouter : « Un franchiseur, c'est un partenaire. Ainsi, on ne se sent pas seul. L'enseigne nous décharge de deux tâches : le marketing et l'innovation. On peut ainsi se concentrer sur l'activité du point de vente. » Benoît Gennevée approuve : « La franchise, c'est une relation mère-fille faite de confiance et de respect mutuel, qui aboutit à la réussite des deux parties. »
« Ce qui a motivé mon choix, c'est le désir d'entreprendre et d'être mon propre patron. Mais je crois aussi en la force du concept. De plus, l'enseigne me permet de m'appuyer sur un réseau solide. L'accompagnement y est un élément clé », conclut Sophie Bonno, franchisée Pomme de Pain à Toulouse, en total accord avec l'étude CSA.
En 2008, 370 nouvelles franchises ont été ouvertes dans le secteur de la restauration.
52 %* des non-salariés veulent se lancer dans l'année ou les deux ans 9 % des fonctionnaires envisagent de créer une entreprise 74 % des franchisés interrogés sont d'anciens salariés (54 % d'entre eux estiment que la franchise était une bonne solution pour se mettre à son compte)
81 % des sondés ont comme première motivation la possibilité d'exprimer leurs compétences 47 % envisagent de s'installer pour gagner plus 27 % des personnes interrogées citent la réduction des risques comme un avantage de la franchise 25 % des sondés se décident plus facilement s'ils sont accompagnés par une enseigne 76 % des personnes envisageant de monter leur entreprise le feraient dans un secteur différent du leur *Selon une étude CSA-Franchise Expo
Franchisé Mezzo di Pasta « Je ne pensais pas rebondir aussi vite en tant que patron. J'ai bénéficié d'un groupe ayant « le » bon concept et pouvant m'accompagner », déclare Rafik Mezriche. L'ancien footballeur professionnel n'a pas perdu l'esprit sportif. Devenir franchisé Mezzo di Pasta était un défi. Il s'est implanté en mai 2008 près des magasins d'usine de Troyes. Un site porteur avec 2 millions de visiteurs par an.