Casse-tête d'automne

SABINE DURAND, DIRECTRICE DE LA RÉDACTION

Décidément, le consommateur veut tout : le beurre, l'argent du beurre, et plus si affinités. Versatile et schizophrène, il réclame de la qualité et du prix, de la convivialité et de la rapidité, de l'originalité et de la rassurance, du lien humain et de la connexion... Accueil, service et sourire personnalisés en prime. Dans ces circonstances, difficile de réfléchir à autre chose qu'à la meilleure manière de le capter, le séduire, puis le fidéliser. Difficile aussi de se détourner d'une pure problématique de pérennisation de l'activité au profit de préoccupations plus citoyennes comme la lutte contre le gaspillage alimentaire. Compréhensif, mais dommageable, car l'enjeu est de poids. La Journée nationale de lutte contre le gaspillage, le 16 octobre, l'a rappelé : avec 900 000 tonnes de déchets produites annuellement, la restauration participe à hauteur de 14 à 15 % au phénomène en France. À elle de bouger. Primo, parce qu' à partir de 2016, les établissements qui généreront plus de 10 tonnes de déchets organiques l'an, soit, d'après l'Ademe, 25 à 30 % d'entre eux, seront obligés de les trier et les faire valoriser. Secundo, parce que la diminution des quantités gaspillées va dans le sens de l'histoire. Elle permet de réduire le montant de la facture. Plutôt intéressant en temps de crise... Bref, le pain est posé sur la planche. Pour éviter qu'il rassisse, il faut se mobiliser, sensibiliser, s'inspirer de ce qui fonctionne ailleurs, puis agir, même à une micro-échelle. Ne dit-on pas que les petits cours d'eau font les grandes rivières ?