Pret a Manger : des restaurants plus intimistes pour mieux rebondir.
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McDonald's aura-t-il vraiment envie de célébrer cet anniversaire ? Le géant de la restauration rapide va fêter en 2004 les trente ans de l'ouverture de son premier restaurant en Grande-Bretagne : l'enseigne au M jaune est loin de vivre l'enthousiasme et la croissance de 1974. Depuis cinq ans, ses ventes reculent et ses bénéfices fondent : 2003 n'a pas fait exception à la règle avec une baisse de 20 % des bénéfices outre-Manche malgré un frémissement au niveau des ventes. Les chaînes de hamburger ne parviennent toujours pas à remonter la pente depuis la crise de l'ESB et, surtout, subissent le contrecoup du changement radical dans les habitudes de consommation des Britanniques.
Burger King en a fait également les frais. L'enseigne américaine, vendue en décembre 2002 par le groupe britannique de boissons Diageo à des fonds d'investissement, a réduit son programme d'ouvertures d'établissements de façon spectaculaire : seulement 30 nouveaux restaurants en 2004 contre 107 en 2000.
Des produits plus originaux
Toutefois, ces deux opérateurs ne restent pas les bras croisés et tentent de tenir compte des attentes de la clientèle en leur proposant un éventail de prestations variées. Ainsi, Burger King offre une gamme plus large de salades et des produits recommandés pour le régime Atkins qui a fait fureur fin 2003 en Grande-Bretagne, tandis que McDonald's fait évoluer ses menus-boards en lançant le McChicken Première, un hamburger garni de poulet grillé, de laitue enrobée de sauce, le Big Tasty ou encore la Pasta Salade, une composition à base de pâtes et de poulet. La chaîne s'apprête aussi à équiper ses restaurants d'accès Wi-Fi (sans câble) à l'Internet à haut débit.
Les sandwicheries, présentées jusque-là comme les grands bénéficiaires du recul des hamburgers, commencent, elles aussi, à s'étouffer, comme le montre l'exemple de Pret a Manger. La chaîne, dont McDonald's détient 30 % du capital, a enregistré un recul de 12,3 % de ses ventes en 2003. Elle fait les frais d'une nouvelle concurrence avec l'émergence de nouveaux opérateurs, comme Eat ou O'Brien's, qui sont positionnés sur le segment des sandwichs et en-cas dits « haut de gamme ». Eat pariant sur les quiches et les soupes, tandis qu'O'Brien's commercialise des sandwichs irlandais.
Pour attirer de nouveaux clients, Pret a Manger s'est lancée dans un programme de rénovation de ses 125 sites, avec parquet en bois, journaux et ambiance plus intimiste, à l'image des cafés Starbucks qui résistent bien à la morosité ambiante. Sur le créneau des coffee-shops, Caffè Nero, qui a repris Aroma Coffee en 2001, a plutôt bien terminé l'année avec un chiffre d'affaires de 58,2 MÛ. De son côté, Coffee Republic, en proie à des problèmes de rentabilité, a décidé de transformer son réseau et d'adopter une nouvelle enseigne, Republic Deli, en se recentrant vers la sandwicherie. Les premiers établissements ainsi changés ont enregistré une hausse de fréquentation et, par conséquent, des ventes, mais la chaîne est à la recherche de capitaux afin de restructurer sa dette et demeure fragile.
Dans ce contexte, ce sont les grands groupes comme Compass qui ont encore une fois tiré le mieux leur épingle du jeu : le géant de la restauration sous contrat a fait le ménage dans ses enseignes, cédant, en février, ses restaurants d'autoroute Little Chef pour se concentrer sur ses marques clés, bon marché et très ciblées comme les cafés Ritazza, les pizzerias Sbarro et les sanwicheries Upper Crust.
Autre géant du secteur en bonne santé, Yum ! Brands poursuit, à travers son enseigne KFC, une politique d'ouverture agressive. Toutefois, le lancement en Grande-Bretagne du premier Taco Bell, son enseigne tex-mex, maintes fois annoncé, n'a toujours eu pas lieu.
10,87 MdE Poids des divers opérateurs dont - 4,27 MdE pour les chaînes de fast-food - 5,30 MdE pour les indépendants du fast-food - 1,30 MdE pour les coffee-shops (chaînes et indépendants)