Par le docteur Gilles Groboz - Gériatre
"Les troubles du comportement alimentaire dans la maladie d'Alzheimer sont dus au lent déclin cognitif, atteignant entre autres les processus d'encodage et de rappel. Il en résulte un oubli de la prise alimentaire, de sa composition, de son aspect et de son goût, mais aussi la non reconnaissance de l'entourage et des aidants.
C'est la carence protéino-énergétique qui s'installe. Il y a alors aggravation du risque de pathologies infectieuses, et des troubles de la personnalité.
Pour l'éviter, il faut améliorer la prise alimentaire et sa qualité :
- En s'assurant avant tout de la possibilité d'avaler : il faut que le tractus digestif soit confortable (dentition et appareils efficaces, état satisfaisant des muqueuses, connaissance des médicaments dénaturant le goût et réévaluation régulière des traitements et des régimes).
- En choisissant une alimentation adaptée aux problèmes digestifs et aux troubles de la déglutition.
- En respectant le goût des aliments : les aliments au goût relevé et défini (éviter les mélanges) favorisent la stimulation cognitive,
- Il sera également utile de prendre le temps nécessaire aux repas des résidents et de connaître les habitudes et les goûts des convives.
La prise alimentaire sera de ce fait possible et améliorée.
L'alimentation enrichie permettra alors d'augmenter l'apport protéino-énergétique d'une portion.
Face aux nombreux efforts déployés pour assurer la qualité de la prise des repas, les équipes soignantes ne doivent pas désespérer face à l'évolution inéluctable de la maladie.
Par ces comportements, nous améliorerons la qualité de vie de nos résidents, nous leurs ajouterons des jours à la vie, et de la vie aux jours.
Par ailleurs, selon le docteur Claude Plassard, l'aidant familial doit se peser régulièrement, car une perte de poids de ce dernier est un signe de souffrance de l'aidant dans le cadre d'une prise en charge parfois très lourde."