C’est d’une rencontre au Canada entre François Bultel, cofondateur et dirigeant de la deuxième enseigne de boulangeries française, Ange, et Jean Bédard, propriétaire avec son groupe Grandio de 55 restaurants au Québec, dont 38 brasseries sportives La Cage, que l’idée a germé. L’un et l’autre cherchaient à grandir davantage et à dépasser leurs frontières. Ange avait implanté, dès 2018, une première boulangerie à Montréal. Elle en compte aujourd’hui 7 et c’est notamment à l’occasion de l’ouverture d’un des établissements que les deux entrepreneurs se croisent. Ils partagent, à travers leurs concepts, les mêmes valeurs, « la convivialité, la qualité, le plaisir et le partage ».
L'ambiance unique d'un bar sportif
François Bultel reconnaît être littéralement « tombé en amour » devant le concept lancé il y a 35 ans : un bar sportif de qualité, lieu de vie, lieu de rencontre, qui draine une belle clientèle, pour un ticket moyen plus élevé que chez Ange. « Nos marques possèdent tellement de similitudes qu’il nous semble évident de nous associer. C’est la suite logique du développement de Ange : accompagner une marque dans son implantation en France en lui ouvrant notre écosystème, nos partenaires et nos secrets de réussite. Avec désormais 100 personnes au siège et notre structure de suivi, nous avons acquis un vrai savoir-faire en termes de franchise. Nous savons animer un réseau et fédérer autour de produits accessibles et de qualité, dans des lieux où l’on vit et où l’on se retrouve. Comme le pain fait partie du patrimoine et du quotidien des Français, le bar sportif de qualité est une véritable façon de vivre au Canada : les gens se réunissent et partagent la table et leurs encouragements. C’est toute cette ambiance unique que nous souhaitons faire vivre aux Français. »

Les consommateurs pourront se plonger dans cette ambiance, à Bègles, dans le premier restaurant de la masterfranchise Ange. Exploité en franchise par l'ancien rugbyman international Olivier Brouzet associé à Tom Dupas -ex-multi-franchisé Ange depuis 20 ans-, ce point de vente sera déployé sur 700 m2, avec 220 places à l'intérieur, 130 à l'extérieur, un grand bar central « et le plus grand écran de télévision de France », pour retransmettre tous les grands événements sportifs. Les amateurs de sport ou les convives en quête de lieux chaleureux se retrouveront autour d’une carte salée qui « va surprendre », estime François Bultel, moins par les saveurs "frenchies" –entrecôtes, côtes de bœuf, salades- ou un produit phare comme le hamburgers que par ses plats typiquement québécois (ailes de poulet, côtes levées, poutines…). Le pain est signé Ange, évidemment, comme les desserts, le tout s’accompagne d’une quinzaine de bières et de cocktails.
Même si le masterfranchisé table sur la mutualisation des moyens, il a constitué une petite équipe dédiée (pour l’heure, elle compte un chef et un patron de filière, ndlr). Pour un partenariat « dont nous allons tirer des enseignements pour notre propre enseigne, par exemple pour leur carte de fidélité ou leurs process », qui « diffuse positivement en interne» , ajoute François Bultel.
Le réseau de boulangeries Ange croît en parallèle
Il poursuit la croissance de son réseau en parallèle, soit 230 boulangeries en France, avec un chiffre d’affaires moyen de 1,4 à 1,5 M€/établissement, réalisé à 50% par le pain, la viennoiserie et la pâtisserie, à 50% par la restauration. Dans l’Hexagone justement, alors qu’elle est implantée depuis sa création en 2008 dans les zones périurbaines, elle essaime désormais dans les centres-villes : après Bordeaux et Marseille, c’est au cœur de Paris qu'elle va s'installer d'ici la fin de l'année… « C'est une vitrine importante pour les personnes intéressées pour développer notre enseigne dans d'autres pays», raconte le dirigeant. Qui va accélérer à l'international. Son développement passera par l’Europe mais aussi par de nouvelles implantations outre-Atlantique, au Canada, voire aux Etats-Unis « maintenant que la filière agricole que nous avons développée là-bas produit des volumes suffisants ». Et qu'elle peut ainsi proposer des produits élaborés à partir de blé CRC comme en France... Où, pour accompagner le mouvement, Ange s'apprête à ouvrir deux nouvelles écoles de formation à Paris et Bordeaux, après Lille et Aix-en-Provence.
Mars 2023