Il n'y a pas à dire, Jean-Marc Espalioux, président du directoire, et son équipe, ont convaincu. Malgré un CA en retrait de 4,3 % à 6 828 M€, un résultat brut d’exploitation qui a fondu de 8,6 % à 1769 M€, un résultat courant avant impôts en chute de 25,6 % à 523 M€ et un résultat net part du groupe en baisse de 37,2 %, le titre Accor a particulièrement bien résisté aujourd’hui à la bourse de Paris, signe que la confiance demeure. Le groupe présentera même à l’assemblée générale un dividende par action de 1,05 €, comme l’année dernière.
Comment expliquer une telle confiance face à un bilan en demi-teinte ? Parce que, derrière ces chiffres à première vue mauvais, il y a des fondamentaux solides, une feuille de route respectée, des ratios tenus, un désendettement qui se poursuit, des marges maîtrisées, des cash flows bons et une situation qui place le groupe aux avant-postes d’une reprise prochaine. Tout ce qu’il faut pour spéculer sur un titre. D'ailleurs, le volume d'échanges sur cette valeur a été particulièrement nourri aujourd'hui avec plus de 2,4 millions de titres échangés.
Il faut dire que le groupe hôtelier a réalisé, au final, un résultat courant avant impôts supérieur aux prévisions du marché et même à l’objectif qu’il s’était lui même fixé de 500 M€.
A y regarder d’un peu plus près, force est de constater que les résultats ont particulièrement pâti des variations des monnaies. Hors effets de change, le CA a progressé de 1,1 % et le résultat courant avant impôts ne perd que 14,5 %. « Les effets de change ont pénalisé le CA de près de 395 M€ et le RBE de 131 M€ », a expliqué Benjamin Cohen, vice-président du directoire.
Accor n’a pas échappé au ralentissement économique, aux perturbations monétaires ni à la situation géopolitique qui ont rendu l’année particulièrement difficile pour le monde du tourisme. « C’est même la première fois que nos résultats affichent un tel recul », a précisé Jean-Marc Espalioux qui a, malgré tout, considéré que 2003 n’avait pas été une « mauvaise année pour le groupe qui, dans une conjoncture très difficile, reste profitable et réalise tout de même 523 M€ de résultat avant impôts ». Et de préciser que le développement avait continué en 2003 avec l’ouverture de près de 170 hôtels et de 22 015 chambres supplémentaires.
Les atouts du groupe Accor, c’est qu’il dispose de leviers de croissance importants pour bénéficier pleinement du rebond attendu sur le vieux continent, notamment avec un réseau unique de plus de 2 000 hôtels, une position de leader, en particulier sur l’hôtellerie économique et de nombreux projets d’hôtels, notamment en Europe centrale.
Quant aux rumeurs concernant l’intérêt du groupe français pour la chaîne d’hôtels économiques Première Lodge mise en vente par la chaîne de pubs Spirit, Jean-Marc Espalioux n’a pas fait état d’un intérêt brûlant, précisant qu'Accor disposait déjà de positions fortes en Europe à travers ses enseignes.
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Accor tient le coup malgré un résultat net en chute de 37,2%
Malgré des performances, à première vue, mauvaises, le groupe garde la confiance des investisseurs. L’action s’échangeait à 35,99 € à la clôture, soit une hausse de 3,12 % dans un marché orient