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De l’« apéro-balcon » aux « skypéros », en passant par les « apérues », ces apéritifs pris dans la rue en attendant la réouverture des terrasses, le doute n’est pas permis. S’il est une institution que le coronavirus n’aura pas réussi à mettre à genoux, c’est bien l’apéritif. Si les Français ont adapté leurs pratiques pour continuer à trinquer ensemble, les tendances de consommation constatées depuis quelques années sont bien ancrées. En particulier, le recul de l’alcool chez les millennials. Ainsi, d’après NPD, les moins de 34 ans, qui représentaient 27 % des visites avec apéritifs alcoolisés en 2019, contre 31 % quatre ans plus tôt. Le sans-alcool à l’apéritif, c’est avant tout la bière, avec près de 300 000 cols, d’après l’observatoire C10, sur la période février 2019-février 2020. Les apéritifs sans alcool, eux, ne représentaient que 27 500 cols et accusaient une baisse de 13,1 %. Des chiffres mis en perspective par Camille Delettrez, directrice marketing de C10 : « Ce recul des spiritueux sans alcool est principalement dû à la référence de San Bitter 10 cl VP, dont les ventes ont chuté de quelques milliers de cols sur la période. » En revanche, le succès des mocktails ne se dément pas, boostant la catégorie des sirops premium à destination des bartenders. « Les “assimilés” alcool progressent de plus de 40 % à fin février 2020. En tête, sans surprise, les références rhum et spritz, suivis de sangria, agave et amaretto dans une moindre mesure», détaille Camille Delettrez. Mais les mocktails ne sont pas l’apanage des seuls mixologues : les volumes de préparations sans alcool pour cocktails atteignent 33 500 cols, en croissance de 19,4 %. Bien plus que les bières, qui n’ont progressé que de 4 %.